LE TEMPS QUI PASSE
Coup de blues fulgurant, aussi violent et intense que bref. Le tri, c'est souvent une épreuve.
Aujourd'hui, des vêtements de bébé sont partis, hier des jouets en bois que j'aimais beaucoup.
Sur le moment, je n'ai rien ressenti mais dans la soirée, en m'arrêtant, tout est remonté à la surface et les larmes ont jailli avec force, mon ventre s'est contracté.
C'est dans ces moments que je constate qu'il s'est vraiment passé quelque chose dans ma vie.
D'abord, j'ai prié.
Ce n'était absolument pas dans mes habitudes avant le Parcours Alpha.
Ensuite, le chagrin est reparti aussi vite qu'il était arrivé.
Je me suis rappelé que la tristesse, le drame, les regrets ne sont pas de Dieu et tout a disparu instantannément.
Je ne porterai plus d'enfant, plus jamais, en tout cas, physiquement, c'est terminé.
Mes enfants sont grands.
Il y a des années que je le sais mais entre savoir de manière distanciée et regarder la situation sans faux-semblant, c'est différent.
Dieu m'a toujours accompagnée, je n'en avais pas conscience mais depuis que le Parcours Alpha, mon attachement à lui grandit.
Voilà la transition qui se profile.
J'en suis toute émue.
Il n'y a pas si longtemps, je pensais et disais à qui voulait l'entendre que je pressentais combien la vie serai insipide quand je ne partagerais plus ma vie avec mes enfants.
Je vois maintenant qu'elle pourra être encore très belle, très intense et bouleversante, qu'elle me transformera encore et encore et que peut-être, je serai une meilleure mère, une meilleure épouse, une meilleure fille, une meilleure amie, une meilleure voisine, que sais-je.
Etre mère m'aura bien secouée dans tous les sens. J'aurai été poussée dans mes retranchements, j'aurai vu le meilleur et le pire caché en moi.
Ce n'est qu'un début.