MESSE DE SEMAINE
Pourquoi je suis si bouleversée par l'eucharistie, en même temps, comment ne pas l'être ?
Pourquoi ce flot de larmes aujourd'hui ?
A chaque eucharistie, c'est un peu de ma peine qui s'échappe.
A chaque eucharistie, je suis consolée et affermie.
Je pleure d'avoir un coeur si petit pour recevoir tant d'amour, je pleure de honte d'avoir cru qu'il fallait que j'endure tout toute seule, je pleure de stupeur, d'émerveillement, de gratitude, je pleure de chagrin en pensant à ceux qui serrent les dents et s'excusent de vivre, en font des tonnes pour se faire pardonner de prendre un peu de place dans ce monde, ignorant que le Christ est là à chacun de leur pas et n'attend qu'une chose : qu'on se tourne vers lui.
Mais pourquoi mes parents ne me l'ont-ils pas dit ?
Sans doute l'ignorent-ils, à moins que la raison soit autre.
J'ai une réserve de larmes tellement grande qu'elle semble ne jamais vouloir s'épuiser.
J'en avais honte et puis, j'ai survolé ce que dit Catherine de Sienne à propos des larmes et je les accepte et les regarde autrement.
Je les laisse couler puisqu'avec tant de force elles veulent jaillir.
A quoi bon leur résister ?
De toute manière, je n'y parviens plus.
Dans le groupe de catéchuménat, il y a cette fille tellement fraîche qui m'a confié qu'elle pleurait pendant la messe.
Quand je lui répondu que c'était pareil pour moi, nous nous sommes demandé pourquoi personne ne semblait bouleversé par tout cet amour.
Nous gardons la question au chaud.