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Y'A UNE ROUTE... Il y a dans le cœur de chaque homme un vide en forme de Dieu, et nul autre que Lui ne peut le combler. Pascal

30 août 2018

LA TRISTESSE DU CHRIST

En dernier lieu, comme rien n'a échappé à sa prescience éternelle, il a prévu la variété dans l'Église, son corps mystique, la variété, dis-je, des tempéraments chez ses membres. Et bien que, pour supporter le martyre, la nature ne puisse rien sans la grâce, puisque selon la parole de l'Apôtre, personne ne peut dire : Jésus est Seigneur, sinon dans l'Esprit, Dieu n'accorde cependant pas sa grâce aux hommes pour supprimer momentanément les fonctions et les obligations de la nature, mais ou bien il donne à la nature de se mettre au service de la grâce initiale et la bonne action se produira avec d'autant plus d'aisance ou bien, au cas où la nature serait portée à résister, vaincue cependant et domptée par la grâce, son mérite dans l'action sera d'autant plus recommandable que l'action était plus difficile. Aussi, prévoyant qu'ils seraient nombreux ceux qui, ayant un corps plus délicat, connaîtraient une terreur extrême devant tout risque de tourment, afin que leur esprit ne s'effondre pas en comparant leur âme timorée avec l'audace des martyrs les plus vaillants, et que, dans la crainte d'être vaincus par la force, ils ne se livrent pas spontanément, le Christ a voulu relever leur esprit par l'exemple de sa souffrance, de sa tristesse, de son dégoût et de sa peur sans égale. Et, à qui connaîtrait ces faiblesses, il a voulu dire comme par la voix très parlant des faits : " Reprends courage, ô pusillanime," ne perds pas espoir. Tu es rempli de crainte et de tristesse, tu es ébranlé par le dégoût et la peur devant le supplice que l'on te prépare cruellement. Aie confiance. J'ai vaincu le monde moi qui plus que toi craignis outre mesure, qui éprouvé plus de tristesse, qui fus davantage en proie au dégoût et à l'horreur dans la perspective de la si atroce passion qui approchait. Laissons au brave ses mille martyrs au grand coeur : qu'il se réjouisse de les imiter. Quant à toi, mon agnelet, tout timide et chancelant, sois heureux de m'avoir pour unique berger et suis-moi, je suis ton guide. Tu te défies de toi : mets en moi ton espoir. Vois, je te précède sur ce chemin si effroyable. Saisis la frange de mon vêtement. Tu sentiras qu'il en émane une force de salut capable d'arrêter le flux de sang qui s'écoule de ton esprit en vaines craintes ; elle rendra ton esprit plus allègre, car tu te souviendras que tu mets tes pas dans les miens à moi, qui suis fidèle, et ne souffrirai pas que tu sois tenté au-delà de te ce que tu peux porter, mais avec la tentation je te donnerai de pouvoir tenir bon, sans compter que "cette petite difficulté passagère produira en toi un immense poids de gloire." "Les souffrances du temps présent sont, en effet, sans commune mesure avec la gloire future qui se révélera en toi." Rumine ces pensées, et reprends courage. Quant à ces vains fantômes des ténèbres, effroi, tristesse, peur et dégoût, disperse-les par le signe de ma croix. Va de l'avant d'un pas assuré, traverse toutes les adversités, fidèle et confiant que si je combats pour toi tu seras victorieux, et, si c’est moi qui te récompense, tu seras couronné des lauriers de la victoire. Ainsi donc, parmi les autres raisons pour lesquelles notre Sauveur a daigné revêtir les dispositions de la faiblesse humaine, celle dont je viens de parler était unique et non sans intérêt, à savoir que, devenu faible avec les faibles, il pourrait guérir les autres faibles par sa propre faiblesse. Leur bien lui tenait tellement à cœoeur que tout le déroulement de son agonie n'avait, semble-t-il, d'autre but plus manifeste que d'offrir au soldat craintif qu'il faut entraîner au martyre une technique pour le combat et une ligne de conduite pour la mêlée. Car pour enseigner à l'homme assailli par la crainte d'un danger imminent qu'il doit demander aux autres de veiller et de prier, tout en plaçant, de son côté, sa confiance en Dieu seul ; pour signifier en même temps qu'il "foulerait seul, sans compagnon, l’'austère pressoir de la croix," ordonnant à ces mêmes trois apôtres qu'il avait emmenés avec lui, à l'écart des huit autres, presque jusqu'au pied du Mont, de s'arrêter là, de tenir bon et de veiller avec lui, lui-même s'écarte d'eux "à la distance d'’un jet de pierre."

S. Thomas More, La tristesse du Christ, Éd. Pierre Téqui, 1990, p. 39-41
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20 août 2018

ABUS SEXUEL DANS L'ÉGLISE : LETTRE DU PAPE FRANÇOIS AU PEUPLE DE DIEU

LETTRE DU PAPE FRANÇOIS
AU PEUPLE DE DIEU

 

« Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui » (1 Cor 12,26). Ces paroles de saint Paul résonnent avec force en mon cœur alors que je constate, une fois encore, la souffrance vécue par de nombreux mineurs à cause d’abus sexuels, d’abus de pouvoir et de conscience, commis par un nombre important de clercs et de personnes consacrées. Un crime qui génère de profondes blessures faites de douleur et d’impuissance, en premier lieu chez les victimes, mais aussi chez leurs proches et dans toute la communauté, qu’elle soit composée de croyants ou d’incroyants. Considérant le passé, ce que l’on peut faire pour demander pardon et réparation du dommage causé ne sera jamais suffisant. Considérant l’avenir, rien ne doit être négligé pour promouvoir une culture capable non seulement de faire en sorte que de telles situations ne se reproduisent pas mais encore que celles-ci ne puissent trouver de terrains propices pour être dissimulées et perpétuées. La douleur des victimes et de leurs familles est aussi notre douleur ; pour cette raison, il est urgent de réaffirmer une fois encore notre engagement pour garantir la protection des mineurs et des adultes vulnérables.

1. Si un membre souffre

Ces derniers jours est paru un rapport détaillant le vécu d’au moins mille personnes qui ont été victimes d’abus sexuel, d’abus de pouvoir et de conscience, perpétrés par des prêtres pendant à peu près soixante-dix ans. Bien qu’on puisse dire que la majorité des cas appartient au passé, la douleur de nombre de ces victimes nous est parvenue au cours du temps et nous pouvons constater que les blessures infligées ne disparaissent jamais, ce qui nous oblige à condamner avec force ces atrocités et à redoubler d’efforts pour éradiquer cette culture de mort, les blessures ne connaissent jamais de « prescription ». La douleur de ces victimes est une plainte qui monte vers le ciel, qui pénètre jusqu’à l’âme et qui, durant trop longtemps, a été ignorée, silencieuse ou passé sous silence. Mais leur cri a été plus fort que toutes les mesures qui ont entendu le réprimer ou bien qui, en même temps, prétendaient le faire cesser en prenant des décisions qui en augmentaient la gravité jusqu’à tomber dans la complicité. Un cri qui fut entendu par le Seigneur en nous montrant une fois encore de quel côté il veut se tenir. Le Cantique de Marie ne dit pas autre chose et comme un arrière-fond, continue à parcourir l’histoire parce que le Seigneur se souvient de la promesse faite à nos pères : « Il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides » (Lc 1, 51-53) ; et nous ressentons de la honte lorsque nous constatons que notre style de vie a démenti et dément ce que notre voix proclame.

Avec honte et repentir, en tant que communauté ecclésiale, nous reconnaissons que nous n’avons pas su être là où nous le devions, que nous n’avons pas agi en temps voulu en reconnaissant l’ampleur et la gravité du dommage qui était infligé à tant de vies. Nous avons négligé et abandonné les petits. Je fais miennes les paroles de l’alors cardinal Ratzinger lorsque, durant le Chemin de Croix écrit pour le Vendredi Saint de 2005, il s’unit au cri de douleur de tant de victimes en disant avec force : « Que de souillures dans l’Église, et particulièrement parmi ceux qui, dans le sacerdoce, devraient lui appartenir totalement ! Combien d’orgueil et d’autosuffisance ! […] La trahison des disciples, la réception indigne de son Corps et de son Sang sont certainement les plus grandes souffrances du Rédempteur, celles qui lui transpercent le cœur. Il ne nous reste plus qu’à lui adresser, du plus profond de notre âme, ce cri : Kyrie, eleison – Seigneur, sauve-nous (cf. Mt 8, 25) » (Neuvième Station).

2. Tous les membres souffrent avec lui

L’ampleur et la gravité des faits exigent que nous réagissions de manière globale et communautaire. S’il est important et nécessaire pour tout chemin de conversion de prendre connaissance de ce qui s’est passé, cela n’est pourtant pas suffisant. Aujourd’hui nous avons à relever le défi en tant que peuple de Dieu d’assumer la douleur de nos frères blessés dans leur chair et dans leur esprit. Si par le passé l’omission a pu être tenue pour une forme de réponse, nous voulons aujourd’hui que la solidarité, entendue dans son acception plus profonde et exigeante, caractérise notre façon de bâtir le présent et l’avenir, en un espace où les conflits, les tensions et surtout les victimes de tout type d’abus puissent trouver une main tendue qui les protège et les sauve de leur douleur (Cf. Exhort. ap. Evangelii Gaudium, n.228). Cette solidarité à son tour exige de nous que nous dénoncions tout ce qui met en péril l’intégrité de toute personne. Solidarité qui demande de lutter contre tout type de corruption, spécialement la corruption spirituelle, « car il s’agit d’un aveuglement confortable et autosuffisant où tout finit par sembler licite : la tromperie, la calomnie, l’égoïsme et d’autres formes subtiles d’autoréférentialité, puisque "Satan lui-même se déguise en ange de lumière" (2Co 11,14) » (Exhort. ap. Gaudete et Exsultate, n.165). L’appel de saint Paul à souffrir avec celui qui souffre est le meilleur remède contre toute volonté de continuer à reproduire entre nous les paroles de Caïn : « Est-ce que je suis, moi, le gardien de mon frère ? » (Gn 4,9).

Je suis conscient de l’effort et du travail réalisés en différentes parties du monde pour garantir et créer les médiations nécessaires pour apporter sécurité et protéger l’intégrité des mineurs et des adultes vulnérables, ainsi que de la mise en œuvre de la tolérance zéro et des façons de rendre compte de la part de tous ceux qui commettent ou dissimulent ces délits. Nous avons tardé dans l’application de ces mesures et sanctions si nécessaires, mais j’ai la conviction qu’elles aideront à garantir une plus grande culture de la protection pour le présent et l’avenir.

Conjointement à ces efforts, il est nécessaire que chaque baptisé se sente engagé dans la transformation ecclésiale et sociale dont nous avons tant besoin. Une telle transformation nécessite la conversion personnelle et communautaire et nous pousse à regarder dans la même direction que celle indiquée par le Seigneur. Ainsi saint Jean-Paul II se plaisait à dire : « Si nous sommes vraiment repartis de la contemplation du Christ, nous devrons savoir le découvrir surtout dans le visage de ceux auxquels il a voulu lui-même s'identifier » (Lett. ap. Novo Millenio Ineunte, n.49). Apprendre à regarder dans la même direction que le Seigneur, à être là où le Seigneur désire que nous soyons, à convertir notre cœur en sa présence. Pour cela, la prière et la pénitence nous aideront. J’invite tout le saint peuple fidèle de Dieu à l’exercice pénitentiel de la prière et du jeûne, conformément au commandement du Seigneur[1], pour réveiller notre conscience, notre solidarité et notre engagement en faveur d’une culture de la protection et du « jamais plus » à tout type et forme d’abus.

Il est impossible d’imaginer une conversion de l’agir ecclésial sans la participation active de toutes les composantes du peuple de Dieu. Plus encore, chaque fois que nous avons tenté de supplanter, de faire taire, d’ignorer, de réduire le peuple de Dieu à de petites élites, nous avons construit des communautés, des projets, des choix théologiques, des spiritualités et des structures sans racine, sans mémoire, sans visage, sans corps et, en définitive, sans vie[2]. Cela se manifeste clairement dans une manière déviante de concevoir l’autorité dans l’Eglise – si commune dans nombre de communautés dans lesquelles se sont vérifiés des abus sexuels, des abus de pouvoir et de conscience – comme l’est le cléricalisme, cette attitude qui « annule non seulement la personnalité des chrétiens, mais tend également à diminuer et à sous-évaluer la grâce baptismale que l’Esprit Saint a placée dans le cœur de notre peuple »[3]. Le cléricalisme, favorisé par les prêtres eux-mêmes ou par les laïcs, engendre une scission dans le corps ecclésial qui encourage et aide à perpétuer beaucoup des maux que nous dénonçons aujourd’hui. Dire non aux abus, c’est dire non, de façon catégorique, à toute forme de cléricalisme.

Il est toujours bon de rappeler que le Seigneur, « dans l’histoire du salut, a sauvé un peuple. Il n’y a pas d’identité pleine sans l’appartenance à un peuple. C’est pourquoi personne n’est sauvé seul, en tant qu’individu isolé, mais Dieu nous attire en prenant en compte la trame complexe des relations interpersonnelles qui s’établissent dans la communauté humaine : Dieu a voulu entrer dans une dynamique populaire, dans la dynamique d’un peuple » (Exhort. ap. Gaudete et Exsultate, n.6). Ainsi, le seul chemin que nous ayons pour répondre à ce mal qui a gâché tant de vies est celui d’un devoir qui mobilise chacun et appartient à tous comme peuple de Dieu. Cette conscience de nous sentir membre d’un peuple et d’une histoire commune nous permettra de reconnaitre nos péchés et nos erreurs du passé avec une ouverture pénitentielle susceptible de nous laisser renouveler de l’intérieur. Tout ce qui se fait pour éradiquer la culture de l’abus dans nos communautés sans la participation active de tous les membres de l’Eglise ne réussira pas à créer les dynamiques nécessaires pour obtenir une saine et effective transformation. La dimension pénitentielle du jeûne et de la prière nous aidera en tant que peuple de Dieu à nous mettre face au Seigneur et face à nos frères blessés, comme des pécheurs implorant le pardon et la grâce de la honte et de la conversion, et ainsi à élaborer des actions qui produisent des dynamismes en syntonie avec l’Evangile. Car « chaque fois que nous cherchons à revenir à la source pour récupérer la fraîcheur originale de l’Évangile, surgissent de nouvelles voies, des méthodes créatives, d’autres formes d’expression, des signes plus éloquents, des paroles chargées de sens renouvelé pour le monde d’aujourd’hui » (Exhort. ap. Evangelii Gaudium, n.11).

Il est essentiel que, comme Eglise, nous puissions reconnaitre et condamner avec douleur et honte les atrocités commises par des personnes consacrées, par des membres du clergé, mais aussi par tous ceux qui ont la mission de veiller sur les plus vulnérables et de les protéger. Demandons pardon pour nos propres péchés et pour ceux des autres. La conscience du péché nous aide à reconnaitre les erreurs, les méfaits et les blessures générés dans le passé et nous donne de nous ouvrir et de nous engager davantage pour le présent sur le chemin d’une conversion renouvelée.

En même temps, la pénitence et la prière nous aideront à sensibiliser nos yeux et notre cœur à la souffrance de l’autre et à vaincre l’appétit de domination et de possession, très souvent à l’origine de ces maux. Que le jeûne et la prière ouvrent nos oreilles à la douleur silencieuse des enfants, des jeunes et des personnes handicapées. Que le jeûne nous donne faim et soif de justice et nous pousse à marcher dans la vérité en soutenant toutes les médiations judiciaires qui sont nécessaires. Un jeûne qui nous secoue et nous fasse nous engager dans la vérité et dans la charité envers tous les hommes de bonne volonté et envers la société en général, afin de lutter contre tout type d’abus sexuel, d’abus de pouvoir et de conscience.

De cette façon, nous pourrons rendre transparente la vocation à laquelle nous avons été appelés d’être « le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain » (Conc. Oecum. Vat.II, Lumen Gentium, n.1).

« Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui », nous disait saint Paul. Au moyen de la prière et de la pénitence, nous pourrons entrer en syntonie personnelle et communautaire avec cette exhortation afin que grandisse parmi nous le don de la compassion, de la justice, de la prévention et de la réparation. Marie a su se tenir au pied de la croix de son fils. Elle ne l’a pas fait de n’importe quelle manière mais bien en se tenant fermement debout et à son coté. Par cette attitude, elle exprime sa façon de se tenir dans la vie. Lorsque nous faisons l’expérience de la désolation que nous causent ces plaies ecclésiales, avec Marie il est nous bon «de donner plus de temps à la prière » (S. Ignace de Loyola, Exercices Spirituels, 319), cherchant à grandir davantage dans l’amour et la fidélité à l’Eglise. Elle, la première disciple, montre à nous tous qui sommes disciples comment nous devons nous comporter face à la souffrance de l’innocent, sans fuir et sans pusillanimité. Contempler Marie c’est apprendre à découvrir où et comment le disciple du Christ doit se tenir.

Que l’Esprit Saint nous donne la grâce de la conversion et l’onction intérieure pour pouvoir exprimer, devant ces crimes d’abus, notre compassion et notre décision de lutter avec courage.

Du Vatican, le 20 août 2018.

François

Source : Vatican



[1] « Mais cette sorte de démons ne se chasse que par la prière et par le jeûne » (Mt 17,21).

[2] Cf. Lettre au peuple de Dieu en marche au Chili, 31 mai 2018.

[3] Lettre au Cardinal Marc Ouellet, Président de la Commission Pontificale pour l’Amérique Latine, 19 mars 2016.

11 août 2018

SAINT AUGUSTIN

«Ayez une seule âme et un seul coeur, tendus vers Dieu»

9 août 2018

EDITH STEIN : "MA PREMIÈRE HEURE DU MATIN APPARTIENT AU SEIGNEUR"

Connaissez-vous la "méthode" Edith Stein ?

Edith Stein, juive convertie qui devint soeur Thérèse Bénédicte de la Croix, avant de mourir dans les chambres à gaz et d'être canonisée par Jean-Paul II (nous la fêtons aujourd'hui) proposait une méthode pour préserver le silence intérieur dans sa journée . Elle connaissait l’angoisse de ne pas arriver à caser toutes ses activités en vingt-quatre heures. «Ma première heure du matin appartient au Seigneur.» On se confie à lui, avec toutes ses occupations et ses peines. «Ensuite, je peux lui demander : qu’attends-tu de moi, Seigneur ?» Après un dialogue intérieur, ce qui se présente à nous est à accomplir. Au cours de la journée, au milieu des activités, elle suggérait plusieurs pauses pour se recentrer sur Dieu et «faire entrer le silence le temps d’un clin d’œoeil».

SOURCE

6 août 2018

TRANSFIGURATION

edfg

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30 juillet 2018

LE DISCERNEMENT VOCATIONNEL - KTO

Ajoutée le 3 mai 2018
Comment l'Eglise accompagne-t-elle aujourd'hui les jeunes générations de catholiques à discerner leur vocation, et à répondre l´appel à devenir prêtre ou religieuse ? Le terme « vocation » n´est pas clair, ont souligné les jeunes participants au pré-synode à Rome au printemps dernier. Beaucoup ne savent pas comment mettre en place un processus de discernement. C´est ce qu´ils ont écrit dans le document final qui nourrit la préparation du Synode des Evêques en octobre prochain sur les jeunes, la foi et le discernement vocationnel. Quelles sont leurs aspirations, leurs rêves mais aussi les obstacles, les réticences, les peurs ? Les propositions de l´Eglise sont-elles adaptées à leurs besoins et leurs questions ? Comment permettre une compréhension simple et claire de la vocation, qui souligne le sens de l´appel et la mission ? Et si tous les chrétiens sont appelés à la sainteté, comment discerner un appel particulier du Seigneur ? Dans un contexte de baisse des vocations sacerdotales et religieuses en Europe, dialogue sans langue de buis entre Eugénie Paris, responsable de la pastorale étudiante du diocèse de Rouen, Mère Isabelle, Petite Soeur des Pauvres, père Benoit de Menou, responsable de la pastorale des vocations du diocèse de Grenoble-Vienne, Corentin Pezet, étudiant en droit et séminariste pour le diocèse de Cahors, Louis Verdier, routier scout d´Europe et Mgr David Macaire, archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France en Martinique. Sans Langue de Buis du 04/05/2018.
30 juillet 2018

CONFÉRENCES SUR SAINTE SUR SAINTE THÉRÈSE DE L'ENFANT JÉSUS - MONSEIGNEUR P. CHAUVET, RECTEUR DE LA CATHÉDRALE N-D DE PARIS

25 juillet 2018

PRIÈRE POUR DEMANDER À DIEU LE BON USAGE DES MALADIES

PRIÈRE

POUR DEMANDER A DIEU LE BON USAGE DES MALADIES[1].

I. Seigneur, dont l’esprit est si bon et si doux en toutes choses, et qui êtes tellement miséricordieux, que non seulement les prospérités, mais les disgrâces mêmes qui arrivent à vos élus sont des effets de votre miséricorde, faites-moi la grâce de ne pas agir en païen dans l’état où votre justice m’a réduit ; que, comme un vrai chrétien, je vous reconnaisse comme mon Père et mon Dieu, en quelque état que je me trouve, puisque le changement de ma condition n’en apporte pas à la vôtre ; que vous êtes toujours le même, quoique je sois sujet au changement ; et que vous n’êtes pas moins Dieu quand vous affligez et quand vous punissez, que quand vous consolez et quand vous usez d’indulgence.

II. Vous m’aviez donné la santé pour vous servir, et j’en ai fait un usage tout profane. Vous m’envoyez maintenant la maladie pour me corriger ; ne permettez pas que j’en use pour vous irriter par mon impatience. J’ai mal usé de ma santé, et vous m’en avez justement puni. Ne souffrez pas que j’use mal de votre punition. Et puisque la corruption de ma nature est telle qu’elle me rend vos faveurs pernicieuses, faites, ô mon Dieu ! que votre grâce toute puissante me rende vos châtiments salutaires. Si j’ai eu le cœur plein de l’affection du monde pendant qu’il a eu quelque vigueur, anéantissez cette vigueur pour mon salut ; et rendez-moi incapable de jouir du monde, soit par faiblesse de corps, soit par zèle de charité, pour ne jouir que de vous seul.

III. O Dieu, devant qui je dois rendre un compte exact de toutes mes actions à la fin de ma vie et à la fin du monde ! O Dieu, qui ne laissez subsister le monde que pour exercer vos élus, ou pour punir les pécheurs ! O Dieu, qui laissez les pécheurs endurcis dans l’usage délicieux et criminel du monde ! O Dieu, qui faites mourir nos corps, et qui, à l’heure de la mort, détachez notre âme de tout ce qu’elle aimait au monde ! O Dieu, qui m’arracherez, à ce dernier moment de ma vie, de toutes les choses auxquelles je me suis attaché, et où j’ai mis mon cœur ! O Dieu, qui devez consumer au dernier jour le ciel et la terre et toutes les créatures qu’ils contiennent, pour montrer à tous les hommes que rien ne subsiste que vous, et qu’ainsi rien n’est digne d’amour que vous, puisque rien n’est durable que vous ! O Dieu, qui devez détruire toutes ces vaines idoles et tous ces funestes objets de nos passions ! Je vous loue, mon Dieu, et je vous bénirai tous les jours de ma vie, de ce qu’il vous a plu prévenir en ma faveur ce jour épouvantable, en détruisant à mon égard toutes choses, dans l’affoiblissement où vous m’avez réduit. Je vous loue, mon Dieu, et je vous bénirai tous les jours de ma vie, de ce qu’il vous a plu me réduire dans l’incapacité de jouir des douceurs de la santé et des plaisirs du monde, et de ce que vous avez anéanti en quelque sorte, pour mon avantage, les idoles trompeuses que vous anéantirez effectivement pour la confusion des méchans au jour de votre colère. Faites, Seigneur, que je me juge moi-même, ensuite de cette destruction que vous avez faites à mon égard, afin que vous ne me jugiez pas vous-même, ensuite de l’entière destruction que vous ferez de ma vie et du monde. Car, Seigneur, comme à l’instant de ma mort je me trouverai séparé du monde, dénué de toutes choses, seul en votre présence, pour répondre à votre justice de tous les mouvemens de mon cœur, faites que je me considère en cette maladie comme en une espèce de mort, séparé du monde, dénué de tous les objets de mes attachemens, seul en votre présence, pour implorer de votre miséricorde la conversion de mon cœur ; et qu’ainsi j’aie une extrême consolation de ce que vous m’envoyez maintenant une espèce de mort pour exercer votre miséricorde, avant que vous m’envoyiez effectivement la mort pour exercer votre jugement. Faites donc, ô mon Dieu, que comme vous avez prévenu ma mort, je prévienne la rigueur de votre sentence, et que je m’examine moi-même avant votre jugement, pour trouver miséricorde eu votre présence.

IV. Faites, ô mon Dieu ! que j’adore en silence l’ordre de votre providence adorable sur la conduite de ma vie ; que votre fléau me console ; et qu’ayant vécu dans l’amertume de mes péchés pendant la paix, je goûte les douceurs célestes de votre grâce durant les maux salutaires dont vous m’affligez ! Mais je reconnois, mon Dieu, que mon cœur est tellement endurci et plein des idées, des soins, des inquiétudes et des attachemens du monde, que la maladie non plus que la santé, ni les discours, ni les livres, ni vos Écritures sacrées, ni votre Évangile, ni vos mystères les plus saints, ni les aumônes, ni les jeûnes, ni les mortifications, ni les miracles. ni l’usage des sacremens, ni le sacrifice de votre corps, ni tous mes efforts, ni ceux de tout le inonde ensemble, ne peuvent rien du tout pour commencer ma conversion, si vous n’accompagnez toutes ces choses d’une assistance toute extraordinaire de votre grâce. C’est pourquoi, mon Dieu, je m’adresse à vous, Dieu tout-puissant. pour vous demander un don que toutes les créatures ensemble ne peuvent m’accorder. Je n’aurois pas la hardiesse de vous adresser mes cris, si quelque autre pouvoit les exaucer. Mais, mon Dieu, comme la conversion de mon cœur, que je vous demande, est un ouvrage qui passe tous les efforts de la nature, je ne puis m’adresser qu’à l’auteur et au maitre tout-puissant de la nature et de mon cœur. A qui crierai-je, Seigneur, à qui aurai-je recours, si ce n’est à vous ? Tout ce qui n’est pas Dieu ne peut pas remplir mon attente. C’est Dieu même que je demande et que je cherche : et c’est a vous seul, mon Dieu, que je m’adresse pour vous obtenir. Ouvrez mon cœur, Seigneur ; entrez dans cette place rebelle que les vices ont occupée. Ils la tiennent sujette. Entrez-y comme dans la maison du tort[2] ; mais liez auparavant le fort et puissant ennemi qui la maîtrise, et prenez ensuite les trésors qui y sont. Seigneur, prenez mes affections que le monde avoit volées ; volez vous-même ce trésor, ou plutôt reprenez-le. puisque c’est à vous qu’il appartient, comme un tribut que je vous dois, puisque votre image y est empreinte. Vous l’y aviez formée, Seigneur, au moment de mon baptême qui est ma seconde naissance : mais elle est toute effacée. L’idée du monde y est tellement gravée, que la vôtre n’est plus connoissable.Vous seul avez pu créer mon âme ; vous seul pouvez la créer de nouveau ; vous seul y avez pu former votre image, vous seul pouvez la réformer, et y réimprimer votre portrait effacé, c’est-à-dire Jésus-Christ mon Sauveur, qui est votre image et le caractère de votre substance,

V. O mon Dieu ! qu’un cœur est heureux qui peut aimer un objet si charmant, qui ne le déshonore point, et dont l’attachement lui est si salutaire ! Je sens que je ne puis aimer le monde sans vous déplaire, sans me nuire et sans me déshonorer ; et néanmoins le monde est encore l’objet de mes délices. O mon Dieu ! qu’une âme est heureuse dont vous êtes les délices. puisqu’elle peut s’abandonner à vous aimer, non-seulement sans scrupule. mais encore avec mérite ! Que son bonheur est ferme et durable. puisque son attente ne sera point frustrée, parce que vous ne serez jamais détruit, et que ni la vie ni la mort ne la sépareront jamais de l’objet de ses désirs ; et que le même moment qui entraînera les méchans avec leurs idoles dans une ruine commune, unira les justes avec vous dans une gloire commune ; et que comme les uns périront avec les objets périssables auxquels ils se sont attachés, les autres subsisteront éternellement dans l’objet éternel et subsistant par soi-même auquel ils se sont étroitement unis ! Obi qu’heureux sont ceux qui avec une liberté entière et une pente invincible de leur volonté aiment parfaitement et librement ce qu’ils sont obligés d’aimer nécessairement !

VI. Achevez, ô mon Dieu, les bons mouvemens que vous me donnez. Soyez-en la fin comme vous en êtes le principe. Couronnez vos propres dons : car je reconnois que ce sont vos dons. Oui, mon Dieu : et bien loin de prétendre que mes prières aient du mérite qui vous oblige de les accorder de nécessité, je reconnois très-humblement qu’ayant donné aux créatures mon cœur, que vous n’aviez formé que pour vous, et non pas pour le monde, ni pour moi-même, je ne puis attendre aucune grâce que de votre miséricorde, puisque je n’ai rien en moi qui vous y puisse engager, et que tous les mouvemens naturels de mon cœur, se portant vers les créatures ou vers moi-même, ne peuvent que vous irriter. Je vous rends donc grâce, mon Dieu, des bons mouvemens que vous me donnez, et de celui même que vous me donnez de vous en rendre grâces.

VII. Touchez mon cœur du repentir de mes fautes, puisque, sans cette douleur intérieure, les maux extérieurs dont vous touchez mon corps me seroient une nouvelle occasion de péché. Faites-moi bien connoître que les maux du corps ne sont autre chose que la punition et la figure tout ensemble des maux de l’âme. Mais, Seigneur, faites aussi qu’ils en soient le remède, en me faisant considérer, dans les douleurs que je sens, celle que je ne sentois pas dans mon âme, quoique toute malade et couverte d’ulcères. Car, Seigneur, la plus grande de ses maladies est cette insensibilité et cette extrême foiblesse, qui lui avoit ôté tout sentiment de ses propres misères. Faites-les-moi sentir vivement, et que ce qui me reste de vie soit une pénitence continuelle pour laver les offenses que j’ai commises.

VIII. Seigneur, bien que ma vie passée ait été exempte de grands crimes, dont vous avez éloigné de moi les occasions, elle vous a été néanmoins très-odieuse par sa négligence continuelle, par le mauvais usage de vos plus augustes sacremens, par le mépris de votre parole et de vos inspirations, par l’oisiveté et l’inutilité totale de mes actions et de mes pensées, par la perte entière du temps que vous ne m’aviez donné que pour vous adorer, pour rechercher en toutes mes occupations les moyens de vous plaire, et pour faire pénitence des fautes qui se commettent tous les jours, et qui même sont ordinaires aux plus justes ; de sorte que leur vie doit être une pénitence continuelle sans laquelle ils sont en danger de déchoir de leur justice. Ainsi, mon Dieu, je vous ai toujours été contraire.

IX. Oui. Seigneur, jusqu’ici j’ai toujours été sourd à vos inspirations, j’ai méprisé vos oracles ; j’ai jugé au contraire de ce que vous jugez ; j’ai contredit aux saintes maximes que vous avez apportées au monde du sein de votre père éternel, et suivant lesquelles vous jugerez le monde. Vous dites : « Bienheureux sont ceux qui pleurent, et malheur à ceux qui sont consolés[3] ! » Et moi j’ai dit : « Malheureux ceux qui gémissent, et très·heureux ceux qui sont consolés ! » J’ai dit : « Heureux ceux qui jouissent d’une fortune avantageuse, d’une réputation glorieuse et d’une santé robuste ! » Et pourquoi les ai-je réputés heureux, sinon parce que tous ces avantages leur fournissoient une facilité très-ample de jouir ces créatures, c’est-à-dire de vous offenser ? Oui, Seigneur, je confesse que j’ai estimé la santé un bien, non pas parce qu’elle est un moyen facile pour vous servir avec utilité, pour consommer plus de soins et de veilles à votre service, et pour l’assistance du prochain ; mais parce qu’a sa faveur je pouvois m’abandonner avec moins de retenue dans l’abondance des délices de la vie, et en mieux goûter les funestes plaisirs. Faites-moi la grâce, Seigneur, de réformer ma raison corrompue, et de conformer mes sentimens aux vôtres. Que je m’estime heureux dans l’affliction, et que dans l’impuissance d’agir au dehors, vous purifiiez tellement mes sentimens qu’ils ne répugnent plus aux vôtres ; et qu’ainsi je vous trouve au dedans de moi-même, puisque je ne puis vous chercher au dehors à cause de ma foiblesse. Car, Seigneur, votre royaume est dans vos fidèles : et je le trouverai dans moi-même, si j’y trouve votre esprit et vos sentimens.

X. Mais, Seigneur, que ferai-je pour vous obliger à répandre votre esprit sur cette misérable terre ? Tout ce que je suis vous est odieux, et je ne trouve rien en moi qui vous puisse agréer. Je n’y vois rien, Seigneur, que mes seules douleurs, qui ont quelque ressemblance avec les vôtres. Considérez donc les maux que je souffre et ceux qui me menacent. Voyez d’un œil de miséricorde les plaies que votre main m’a faites, ô mon Sauveur, qui avez aimé vos souffrances en la mort ! ô Dieu, qui ne vous êtes fait homme que pour souffrir plus qu’aucun homme pour le salut des hommes ! ô Dieu, qui ne vous êtes incarné après le péché des hommes et qui n’avez pris un corps que pour y souffrir tous les maux que nos péchés ont mérités ! ô Dieu, qui aimez tant les corps qui souffrent, que vous avez choisi pour vous le corps le plus accablé de souffrances qui ait jamais été au monde ! Ayez agréable mon corps, non pas pour lui-même, ni pour tout ce qu’il contient, car tout y est digne de votre colère, mais pour les maux qu’il endure, qui seuls peuvent être dignes de votre amour. Aimez mes souffrances, Seigneur, et que mes maux vous invitent à me visiter. Mais pour achever la préparation de votre demeure, faites, ô mon Sauveur, que si mon corps a cela de commun avec le vôtre qu’il souffre pour mes offenses, mon âme ait aussi cela de commun avec la vôtre, qu’elle soit dans la tristesse pour les mêmes offenses : et qu’ainsi je souffre avec vous, et comme vous, et dans mon corps. et dans mon âme, pour les péchés que j’ai commis.

XI. Faites-moi la grâce, Seigneur, de joindre vos consolations à mes souffrances, afin que je souffre en chrétien. Je ne demande pas d’être exempt des douleurs ; car c’est la récompense des saints : mais je demande de n’être pas abandonné aux douleurs de la nature sans les consolations de votre esprit : car c’est la malédiction des juifs et des païens. Je ne demande pas d’avoir une plénitude de consolation sans aucune souffrance : car c’est la vie de la gloire. Je ne demande pas aussi d’être dans une plénitude de maux sans consolation ; car c’est un état de judaïsme. Mais je demande, Seigneur, de ressentir tout ensemble et les douleurs de la nature pour mes péchés, et les consolations de votre esprit par votre grâce ; car c’est le véritable état du christianisme. Que je ne sente pas des douleurs sans consolation : mais que je sente des douleurs et de la consolation tout ensemble, pour arriver enfin a ne sentir plus que vos consolations sans aucune douleur. Car, Seigneur, vous avez laissé languir le monde dans les souffrances naturelles sans consolation. avant la venue de votre Fils unique : vous consolez maintenant et vous adoucissez les souffrances de vos fidèles par la grâce de votre Fils unique ; et vous comblez d’une béatitude toute pure vos saints dans la gloire de votre Fils unique. Ce sont les admirables degrés par lesquels vous conduisez vos ouvrages. Vous m’avez tiré du premier : faites-moi passer par le second, pour arriver au troisième. Seigneur, c’est la grâce que je vous demande.

XII. Ne permettez pas que je sois dans un tel éloignement de vous, que je puisse considérer votre âme triste jusqu’à la mort, et votre corps abattu par la mort pour mes propres péchés, sans me réjouir de souffrir et dans mon corps et dans mon âme. Car qu’y a-t-il de plus honteux, et néanmoins de plus ordinaire dans les chrétiens et dans moi-même, que tandis que vous suez le sang pour l’expiation de nos offenses, nous vivons dans les délices ; et que des chrétiens qui font profession d’être à vous, que ceux qui par le baptême ont renoncé au monde pour vous suivre, que ceux qui ont juré solennellement à la face de l’Église de vivre et de mourir avec vous, que ceux qui font profession de croire que le monde vous a persécuté et crucifié, que ceux qui croient que vous vous êtes exposé à la colère de Dieu et à la cruauté des hommes pour les racheter de leurs crimes ; que ceux, dis-je, qui croient toutes ces vérités, qui considèrent votre corps comme l’hostie qui s’est livrée pour leur salut, qui considèrent les plaisirs et les péchés du monde comme l’unique sujet de vos souffrances, et le monde même comme votre bourreau, recherchent à flatter leurs corps par ces mêmes plaisirs, parmi ce même monde ; et que ceux qui ne pourroient, sans frémir d’horreur, voir un homme caresser et chérir le meurtrier de son père qui se seroit livré pour lui donner la vie, puissent vivre comme j’ai fait, avec une pleine joie, parmi le monde que je sais avoir été véritablement le meurtrier de celui que je reconnois pour mon Dieu et mon père, qui s’est livré pour mon propre salut, et qui a porté en sa personne la peine de mes iniquités ? Il est juste, Seigneur, que vous ayez interrompu une joie aussi criminelle que celle dans laquelle je me reposois a l’ombre de la mort.

XIII. Otez donc de moi, Seigneur, la tristesse que l’amour de moi-même me pourroit donner de mes propres souffrances et des choses du monde qui ne réussissent pas au gré des inclinations de mon cœur, et qui ne regardent pas votre gloire ; mais mettez en moi une tristesse conforme à la vôtre. Que mes souffrances servent à apaiser votre colère. Faites-en une occasion de mon salut et de ma conversion. Que je ne souhaite désormais de santé et de vie qu’afin de l’employer et la finir pour vous, avec vous et en vous. Je ne vous demande ni santé, ni maladie. ni vie, ni mort ; mais que vous disposiez de ma santé et de ma maladie, de ma vie et de ma mort, pour votre gloire, pour mon salut et pour l’utilité de l’Église et de vos saints, dont j’espère par votre grâce faire une portion. Vous seul savez ce qui m’est expedient : vous ètes le souverain maître, faites ce que vous voudrez. Donnez-moi, ôtez-moi ; mais conformez ma volonté à la vôtre : et que dans une soumission humble et parfaite et dans une sainte confiance, je me dispose à recevoir les ordres de votre providence éternelle, et que j’adore également tout ce qui me vient de vous. ·

XIV. Faites, mon Dieu, que dans une uniformité d’esprit toujours égale ]e reçoive toutes sortes d’événemens, puisque nous ne savons ce que nous devons demander, et que je n’en puis souhaiter l’un plutôt que l’autre sans présomption, et sans me rendre juge et responsable des suites que votre sagesse a voulu justement me cacher. Seigneur, je sais que je ne sais qu’une chose ; c’est qu’il est bon de vous suivre, et qu’il est mauvais de vous offenser. Après cela, je ne sais lequel est le meilleur ou le pire en toutes choses ; je ne sais lequel m’est profitable de la santé ou de la maladie, des biens ou de la pauvreté. ni de toutes les choses du monde. C’est un discernement qui passe la force des hommes et des anges. et qui est caché dans les secrets de votre providence que j’adore et que je ne veux pas approfondir.

XV. Faites donc, Seigneur, que tel que je sois je me conforme à votre volonté : et qu’étant malade comme je suis, je vous glorifie dans mes souffrances. Sans elles je ne puis arriver à la gloire ; et vous-même, mon Sauveur, n’y avez voulu parvenir que par elles. C’est par les marques de vos souffrances que vous avez été reconnu de vos disciples ; et c’est par les souffrances que vous reconnoissez aussi ceux qui sont vos disciples. Reconnoissez moi donc pour votre disciple dans les maux que j’endure et dans mon corps et dans mon esprit, pour les offenses que j’ai commises, et parce que rien n’est agréable à Dieu s’il ne lui est offert par vous, unissez ma volonté à la vôtre, et mes douleurs a celles que vous avez souffertes. Faites que les miennes deviennent les vôtres. Unissez-moi à vous ; remplissez-moi de vous et de votre Esprit saint. Entrez dans mon cœur et dans mon âme, pour y porter mes souffrances, et pour continuer d’endurer en moi ce qui vous reste à souffrir de votre passion, que vous achevez dans vos membres jusqu’à la consommation parfaite de votre corps, afin qu’étant plein de vous, ce ne soit plus moi qui vive et qui souffre, mais que ce soit vous qui viviez et qui souffriez en moi, ô mon Sauveur ! et qu’ainsi ayant quelque petite part à vos souffrances, vous me remplissiez entièrement de la gloire qu’elles vous ont acquise, dans laquelle vous vivez avec le Père et le Saint-Esprit, par tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


Blaise Pascal

_______________________

  1. Cette pièce a été composée vers 1648.

  2. Le démon.

  3. Luc, VI, 21, 24.

21 juillet 2018

77 BONNES RÉSOLUTIONS QUOTIDIENNES

Objectif : "Trouve la Paix et des milliers autour de toi trouveront le Salut" et "Le but de la vie Chrétienne est l'acquisition du Saint-Esprit" (Saint Séraphin de Sarov).

Vous trouverez, à la suite de cette introduction, des "bonnes résolutions quotidiennes". Il faut les découper, les plier en trois ou quatre, les placer dans un petit panier que vous déposerez dans votre oratoire familial.

Voilà, c'est prêt !

Maintenant, chaque matin, il vous suffit, avant votre prière de consécration et après avoir invoqué l'Esprit-Saint, de Lui demander de vous choisir la "bonne résolution" du jour. Ainsi, vous "tirez" un papier. Après l'avoir lu et prié, vous pouvez le remettre dans le panier.

Il est important, après avoir pris fermement sa bonne résolution, de demander la grâce et l'assistance de Dieu pour la journée. S'il vous arrive de "chuter" (et c'est normal), surtout ne pas se décourager et recommencer autant de fois que nécessaire. Il est bon, le soir, de faire dans la prière le bilan de la journée. Ainsi, jour après jour, nous rentrons dans la guérison et donc plus profondément dans la conversion et l'union à Dieu.
Vous pouvez aussi ajouter des "bonnes résolutions" qui vous sont plus personnelles. Ce "kit" vient en complément du livre de consécration de la Communion Marie Reine de la Paix.
Nous vous souhaitons bon courage et persévérance sur ce chemin véritable de guérison et de bonheur intérieur en Dieu, en vous-même et pour votre entourage. Que la Sainte Famille vous bénisse et vous comble d'amour !

***

  1. Aujourd'hui, ne dis que de bonnes paroles qui élèvent, qui édifient et évitent le vain bavardage.
  2. Aujourd'hui, ne rends pas tes oreilles complaisantes ou participantes à des jugements, des critiques, mais essaie de rentrer dans une écoute intérieure de Dieu et de la Sainte Parole.
  3. Aujourd'hui, regarde comme la Vierge Marie. Regarde avec bonté, douceur et amour en rendant grâce à Dieu en toutes choses.
  4. Aujourd'hui, veille à offrir un acte gratuit de pur amour.
  5. Aujourd'hui, essaie de mieux comprendre quelle est ta vocation chrétienne.
  6. Aujourd'hui, ouvre ton cœur au commandement de la joie, cette joie profonde et permanente de Dieu.
  7. Aujourd'hui, apprends à être responsable de tes actes, de tes pensées, de tes paroles, sans faire porter aux autres le poids de ton propre péché.
  8. Aujourd'hui, ne te justifie pas et accueille toute remarque (même injuste) avec douceur et bonté.
  9. Aujourd'hui, renonce à une mauvaise habitude, aussi petite soit-elle, et demande la grâce de la guérison définitive de ce mauvais penchant.
  10. Aujourd'hui, fais un bilan de ta vie passée pour l'abandonner encore plus radicalement dans les bras de Dieu le Père.
  11. Aujourd'hui, fais mémoire de tous les bons moments que Dieu t'a donnés de vivre.
  12. Aujourd'hui, choisis un petit cadeau pour Dieu et la Sainte Vierge.
  13. Aujourd'hui, offre à Dieu des prières de louange et d'action de grâces, tu trouveras 1000 occasions tout au long de la journée.
  14. Aujourd'hui, exerce-toi à surveiller tes pensées et, lorsqu'elles sont mauvaises, à les remettre immédiatement dans le Cœur de Dieu.
  15. Aujourd'hui, installe-toi dans la confiance et l'espérance et rejette tout doute.
  16. Aujourd'hui, cherche dans ton cœur le pardon que tu n'as pas donné, et décide-toi à faire un pas. "Soyez miséricordieux comme votre Père du Ciel est miséricordieux".
  17. Aujourd'hui, demande un esprit de tempérance (sans excès) envers les plaisirs sensibles (nourriture, …) et un équilibre dans l'usage des biens créés.
  18. Aujourd'hui, médite et demande à l'Esprit Saint de faire grandir en toi le don de Sagesse.
  19. Aujourd'hui, médite et demande à l'Esprit Saint de faire grandir en toi le don d'Intelligence.
  20. Aujourd'hui, médite et demande à l'Esprit Saint de faire grandir en toi le don de Conseil.
  21. Aujourd'hui, médite et demande à l'Esprit Saint de faire grandir en toi le don de Force.
  22. Aujourd'hui, médite et demande à l'Esprit Saint de faire grandir en toi le don de Science.
  23. Aujourd'hui, médite et demande à l'Esprit Saint de faire grandir en toi le don de Piété.
  24. Aujourd'hui, médite et demande à l'Esprit Saint de faire grandir en toi le don de Sainte Crainte de Dieu.
  25. Aujourd'hui, prends 15 minutes de cœur à cœur avec l'Enfant-Jésus.
  26. Aujourd'hui, prends 15 minutes de cœur à cœur avec la Personne de l'Esprit Saint.
  27. Aujourd'hui, prends 15 minutes de cœur à cœur avec Jésus de Nazareth.
  28. Aujourd'hui, prends 15 minutes de cœur à cœur avec le Père.
  29. Aujourd'hui, prends 15 minutes de cœur à cœur avec Saint Joseph.
  30. Aujourd'hui, sois attentif(ve) à trouver dans quel domaine tu manques de foi, et demande la grâce d'une foi plus ferme.
  31. Aujourd'hui, sois attentif(ve) à trouver dans quel domaine tu manques d'espérance, et demande la grâce d'une espérance plus ferme.
  32. Aujourd'hui, sois attentif(ve) à trouver dans quel domaine tu manques de charité (d'amour), et demande la grâce d'une charité plus grande.
  33. Aujourd'hui, écris, visite, ou téléphone à quelqu'un que tu as délaissé depuis quelque temps.
  34. Aujourd'hui, redonne à Dieu les occasions dans lesquelles tu te glorifies, oubliant que tout vient de Dieu.
  35. Aujourd'hui, offre à Dieu tout le respect humain (le regard des autres sur toi), et demande-Lui la grâce de vivre uniquement sous Son regard.
  36. Aujourd'hui, prends un temps pour t'arrêter et méditer en ton nom les paroles du Magnificat.
  37. Aujourd'hui, sois attentif(ve) à n'émettre aucune plainte, aussi petite soit-elle.
  38. Aujourd'hui, prends un temps pour méditer le Psaume 63 (62).
  39. Aujourd'hui, fais à Dieu le sacrifice de ton temps libre et va rendre quelques petits services.
  40. Aujourd'hui, prends du temps pour méditer l'Hymne à la charité de Saint Paul (1 Co 13, 1-8).
  41. Aujourd'hui, garde le sourire aux lèvres et présente un visage joyeux à tous ceux que tu rencontres.
  42. Aujourd'hui, va parler avec la personne avec qui tu as le plus de mal à partager.
  43. Aujourd'hui, prends un temps d'Adoration Eucharistique, ou devant Ma présence dans un tabernacle.
  44. Aujourd'hui, donne à Dieu ton besoin de domination et demande la guérison de cette blessure.
  45. Aujourd'hui, unis tes souffrances, petites et grandes, à Mes souffrances dans Ma Passion.
  46. Aujourd'hui, demande-toi quels sont tes manques de simplicité et demande-Moi la grâce de la simplification.
  47. Aujourd'hui, offre-Moi tout ce qui en toi ne veut pas grandir et te maintient dans l'infantilisme plus que dans un esprit d'enfance spirituelle, signe d'une maturité dans l'Esprit.
  48. Aujourd'hui, prends un temps de promenade dans la nature, respire les odeurs, sois attentif aux couleurs, écoute les bruits de la Création : là, Je t'attends, Je veux te rencontrer.
  49. Aujourd'hui, prends un quart d'heure d'oraison avec le Sacré Cœur de Jésus. "Ce n'est plus moi qui vit, c'est le Christ qui vit en moi".
  50. Aujourd'hui, offre des petits sacrifices pour les incroyants.
  51. Aujourd'hui, prends un temps de prière pour les âmes du purgatoire, pense à celles de ta famille.
  52. Aujourd'hui, tu ne porteras aucun jugement et tu tâcheras de ne voir que le bon dans les autres et dans les événements, et si tu ne le vois pas, à ne pas en douter.
  53. Aujourd'hui, médite un quart d'heure dans une chapelle : "Je suis aimé(e) de Dieu".
  54. Aujourd'hui, demande une grâce particulière de douceur avec toi-même et envers les autres.
  55. Aujourd'hui, offre-Moi tout ce qui en toi fait encore naître de la révolte, et trouve la paix auprès de Moi.
  56. Aujourd'hui, cherche quelles sont les suffisances, et demande-Moi le zèle de la sainteté.
  57. Aujourd'hui, donne-Moi ton impatience envers toi-même et envers les autres, et Je te donnerai Ma patience qui supporte tout.
  58. Aujourd'hui, recherche dans ton cœur les traces de jalousie et de rivalité, et Je te donnerai la bonté de Mon Cœur.
  59. Aujourd'hui, donne-Moi tous ces moments où tu te mets en avant pour être vu par soif de reconnaissance et Je te donnerai Mon amour humble et discret.
  60. Aujourd'hui, donne-Moi tes manques de respect de ton propre corps, et Je t'apprendrai à le respecter et à l'aimer car il est le Temple de Dieu.
  61. Aujourd'hui, donne-Moi tes manques de délicatesse et de tact dans tes relations, et Je te donnerai toute la délicatesse et la prévenance de Mon Cœur.
  62. Aujourd'hui, donne-Moi tes colères, tes irritations et tes murmures intérieurs, et je t'apprendrai comment t'adapter avec souplesse aux situations difficiles.
  63. Aujourd'hui, donne-Moi ton amour de la perfection pour toi et envers les autres, et Je te donnerai l'amour de Ma volonté.
  64. Aujourd'hui, donne-Moi toutes les agressions que tu subiras, et Je te donnerai Mon Cœur de miséricorde infinie et de bonté envers les agresseurs.
  65. Aujourd'hui, place-toi sur la Croix avec Jésus et demande au Père de pardonner tous ceux qui t'ont crucifié(e).
  66. Aujourd'hui, donne-Moi tes retours sur toi-même et va vers quelqu'un qui a besoin de compassion et de consolation.
  67. Aujourd'hui, prends les moyens pour Me rencontrer dans le sacrement de réconciliation.
  68. Aujourd'hui, prie les mystères joyeux en méditant sur tes propres conception, gestation, naissance, enfance et adolescence.
  69. Aujourd'hui, sois instrument de Ma Providence en offrant une part de tes ressources à celui qui est dans le besoin.
  70. Aujourd'hui, prie les mystères douloureux en Me remettant tes peurs, tes craintes et tes blessures, Je te donnerai la guérison et la paix.
  71. Aujourd'hui, prends un temps de 15 minutes pour méditer l'Evangile de Matthieu (6, 24-36)
  72. Aujourd'hui, prie les mystères glorieux en méditant sur ton propre salut, et la place que Dieu t'a préparée dans l'Eternité avec les Anges, tous les saints.
  73. Aujourd'hui, tu consacreras un temps de partage et d'écoute avec quelqu'un de ta famille (époux, épouse, enfants, parents…)
  74. Aujourd'hui, tu resteras présent(e) à la Présence constante de Jésus et Marie à tes côtés tout au long de la journée.
  75. Aujourd'hui, médite la parabole du fils prodigue et sois bon(ne) et accueillant(e) pour tous, comme le Père de cette histoire.
  76. Aujourd'hui, à l'exemple de la Vierge Marie et de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, sois attentif(ve) à mettre tout ton amour dans les plus petites choses.
  77. Aujourd'hui, prends dans un temps de méditation la ferme résolution de réaliser le projet que Dieu a pour toi : devenir un(e) grand(e) saint(e) à Ses Yeux. Alors, abandonne toutes tes résistances pour accueillir la grâce de Sa totale volonté d'amour pour toi.

Réalisé par les frères et sœurs de la Communion Marie Reine de la Paix

20 juillet 2018

FRÈRE ANTOINE, ERMITE

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Y'A UNE ROUTE... Il y a dans le cœur de chaque homme un vide en forme de Dieu, et nul autre que Lui ne peut le combler. Pascal

"Venez à Moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et Moi je vous soulagerai" (Mt 11, 28) *** "La foi c'est l'intelligence éclairée par l'amour." Simone Weil
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