Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Y'A UNE ROUTE... Il y a dans le cœur de chaque homme un vide en forme de Dieu, et nul autre que Lui ne peut le combler. Pascal

29 octobre 2017

SAINT BONANVENTURE - DONS DU SAINT ESPRIT - LE DON DE SCIENCES

 CHAPITRE PREMIER. Quelle science est appelée un don de l'Esprit-Saint.

Nous avons maintenant à parler du don de science, qui suit immédiatement le don précédent, car toute science est nulle si elle ne réunit les avantages de la piété. « L'Esprit-Saint, dit saint Anselme, élève au-dessus de la piété le don de science lorsque l'âme, pénétrée de crainte et de compassion pour elle-même, recherche avec un soin attentif comment elle peut arriver au salut et que ce même Esprit lui en fait connaître les moyens. » Or, nous avons trois choses à examiner sur ce don : d'abord, quelle science on appelle un don de l'Esprit-Saint ; en deuxième lieu, comment un jour spirituel est produit en nous par un tel don ; en troisième lieu, comment ce don prépare un banquet à notre âme.

Sur le premier point, saint Bernard nous dit : « Il y a une science du siècle qui n'enivre point l'âme de charité, mais la remplit de curiosité, la laisse vide,

89

l'enfle et ne l'édifie point, la surcharge et épuise ses forces. » Or, une telle science n'est pas un don de l'Esprit-Saint. Il est une autre science, dit saint Augustin (1), qui ne consiste point en la recherche des choses vaines ou de simple curiosité, mais dans les choses où la sainte foi, qui conduit à la vraie béatitude, prend naissance, se nourrit, se défend et s'affermit. » Une telle science est un don du Saint-Esprit, et ce don gratuit est une lumière surnaturelle du ciel. Ses actes consistent à juger, selon les règles de la loi éternelle, des choses à accomplir dont l'ordre n'est point déterminé par rapport à nous, et de la manière dont nous devons le faire lorsqu'il n'y a pas uniformité sur cela. Ainsi , par le don de science, l'homme, jugeant des créatures selon la vérité, reconnaît que le bonheur réel n'est pas en elles. Mais, pour cela, il est éclairé d'une lumière d'en haut, ou autrement il s'appuie sur les principes de la foi, qui ne sont au reste que les points de notre croyance. Il appartient donc au don de science de déterminer les actions de l'homme à l'aide des articles de la foi, comme par autant de principes.

Mais il nous faut remarquer que le don de science est principalement spéculatif , en ce qu'il nous fait connaître ce que nous devons tenir comme de foi. Ensuite il s'étend jusqu'à l'action; car, par la connaissance de la vérité et des choses qui en sont la conséquence, il nous dirige dans ce que nous avons à faire. Ceux-là possèdent douce le don de science, qui,

1 De Trinit., l. 14, c. 1.

90

par l'infusion de la grâce en eux, portent un jugement si assuré des choses de la foi, que leurs pas ne s'éloignent jamais des droits sentiers de la justice. C'est là la science du salut, dont il est dit : « Le Seigneur a conduit le juste par des voies droites, et il lui a donné la science des saints (1). Ainsi nous pouvons appeler le don de science une habitude infuse par laquelle l'homme juge avec certitude de ce qu'il doit croire et de ce qu'il doit faire.

Disons donc avec saint Jérôme : « Apprenons durant cette vie des choses dont la connaissance nous accompagnera dans les cieux (2).» Il serait bien indigne de nous, en vérité, de nous fatiguer à la poursuite de la science et des vertus si la mort devait nous en séparer. Aussi est-ce l'Écriture sacrée qui est pour nous le sanctuaire du royaume céleste. Seulement après notre mort , ce qu'elle renferme d'imparfait s'évanouira.

CHAPITRE II. Comment le don de science fait naître en nous un jour spirituel.

Voyons en deuxième lieu, comment , par le don de science, un jour nouveau prend naissance en notre âme.

Le don de science est une habitude lumineuse mis

1 Sap., 10. — 2 Epist., 10.

91

en nous par l'Esprit-Saint, qui sonde toute profondeur et enseigne toute vertu ; cette habitude fait porter à notre âme un jugement droit et assuré sur les choses que nous devons croire et accomplir, ainsi que nous l'avons dit. Or, tout cela rie peut exister sans lumière et la lumière produit le jour. Il est donc évident que le don de science fait naître en nous un jour spirituel qui , selon ses divers degrés de clarté, a ses heures du matin, du midi et du soir. Le matin de ce jour a lieu lorsque ce don fait briller à nos regards la lumière des connaissances acquises par l'étude et l'enseignement; car ces connaissances, bien qu'elles soient des lumières véritables, sont cependant empreintes d'obscurités. « Il a été donné, dit Hugues (1), aux sages du monde et aux philosophes de découvrir pour notre avantage certaines vérités , alors que la science parfaite nous était réservée. Ainsi , ils ont trouvé cette vérité, que les enfants du Testament de vie ont dû recevoir : qu'il faut se soumettre à la vérité suprême. Pour eux le travail a été pénible et nous en recueillons les fruits. Ils n'ont point

connu les secrets de la sagesse, car ils ignoraient le sanctuaire des trésors divins , Jésus incarné; mais ils n'ont eu que les seules ressources de la nature, et conduits par un regard mal assuré, ils en ont tiré une lumière voilée et incertaine. Aussi sont-ils tombés dans l'erreur et se sont-ils évanouis dans leurs espérances lorsque leur pensée a voulu s'étendre au-delà de ce qu'il leur avait été donné

1 Lib. 3, in ang. Hier., c. 1.

92

de connaître. » Leur science est assimilée à l'aurore, qui est le matin et le commencement du jour. L'aurore, en effet, est une lumière nouvelle encore mêlée de ténèbres , et les sciences humaines sont de même mélangées d'obscurités , tant que le don de science ne nous rend point capables de les apprécier justement et de les juger avec rectitude.

En deuxième lieu , le don de science s'étend à la lumière des saintes Ecritures et des vérités de la foi , et conduit par là à son midi le jour spirituel qu'il a fait naître en nous. La lumière du midi brille avec plus de clarté et échauffe plus ardemment que celle du matin; ainsi la lumière de l'Ecriture sacrée projette dans l'âme une lumière plus éclatante que la lumière des sciences terrestres et l'embrase plus fortement. « L'Ecriture, dit saint Grégoire (1), l'emporte sur toute science et sur tout enseignement humain. Elle annonce la vérité aux hommes et les appelle à la céleste patrie ; elle invite nos coeurs à passer des désirs de la terre à l'autour des biens infinis. Elle exerce les forts par des sentences plus obscures, et elle attire les simples par un langage sans apprêt. Elle n'est pas tellement fermée qu'on ne puisse en pénétrer les abords, ni tellement ouverte qu'elle puisse être considérée avec dédain. L'ennui dis-« paraît à mesure qu'on la pratique davantage, et on l'aime d'autant plus qu'on la médite avec plus de persévérance. Elle aide notre âme par l'humilité de ses expressions , et elle l'élève par la sublimité

1 Mor., l. 30, c. 1.

93

de ses pensées. Elle va se proportionnant en quelque sorte à nos besoins, ainsi que le reconnaît tout lecteur assidu, et elle offre au savant des choses toujours nouvelles. Cependant, passant sous silence la gravité des choses contenues dans l'Écriture, je dis qu'elle l'emporte sur toute science et sur tout enseignement de l'homme, par le genre seul de son langage. » Ainsi le don de science, puisé dans les lumières de la sainte Ecriture, illumine notre âme et l'enflamme comme la lumière du midi, et nous pouvons lui appliquer cette parole d'Isaïe : Elle est brillante comme la clarté au milieu du jour (1) .

Ce don s'étend enfin à la science morale, embrasse les actes que nous devons accomplir et produit ainsi le soir de ce jour spirituel , le temps où arrive l'heure du repos, le terme du travail. Car, dit le Prophète, l'homme sort le matin pour se livrer à son ouvrage jusqu'au soir (2). Ainsi le don de science, après avoir donné à l'âme de juger droitement des choses à croire et à accomplir, la met dans le repos en l'établissant dans la vérité. Mais il diminue son travail et semble en marquer le terme lorsqu'il, l'a fait agir avec allégresse et lui montre pieusement le repos éternel comme fin de ses peines. C'est ce qui fait dire à saint Denis (3) : « La foi divine établit celui qui croit dans une position stable; elle le place dans la vérité, et l'y affermit en formant entre lui et elle une union immuable. Aussi, au rapport de l'Ecriture, rien ne séparera celui qui croit en la vérité d'une joie

1 Is. 18 — 2 Ps. 103. — 3 De div. nom., c. 7.

94

basée sur la foi véritable., et il trouvera en elle la persévérance d'une union étroite et permanente… Les princes et les chefs de notre sagesse, les apôtres se réjouissent tous les jours dans la vérité; ils meurent pour elle en lui rendant témoignage par leurs paroles et leurs oeuvres. » Ainsi du soir et du matin se trouve formé le troisième jour.

CHAPITRE III. Comment le don de science prépare à notre âme un festin.

Nous allons examiner, en troisième lieu , comment le don de science prépare en son jour un festin à notre âme, et quels sont les mets divers dont un pareil festin se compose.

Saint Augustin nous dit : « De même que la science est la nourriture de l'âme, de même les vices sont pour elle la famine et la stérilité. » Or, cette famine produit en elle un jeûne que le don de science arrête. Ce don offre donc un festin à l'âme, en faisant cesser pour elle le jeûne de l'ignorance, selon saint Grégoire. Quoique cette âme soit incorruptible, l'ignorance et les vices lui font éprouver un jeûne véritable qui la plonge dans un affaiblissement profond, car elle ne reçoit intérieurement l'aliment d'aucune vérité, et ses besoins ne sont plus rassasiés au moyen des biens réels. En effet, nous ne pouvons aimer ce qui nous

1 De ver. rel. c. 51.

95

est inconnu, ni en jouir davantage. Laissons donc de côté, s'écrie saint Augustin, et rejetons loin de nous toutes les folies ridicules des théâtres et des poètes, et employons-nous à l'étude et à la méditation des divines Ecritures. Nourrissons de cette viande et de ce breuvage notre esprit lassé et tourmenté par la faim et la soif d'une vaine curiosité, et s'efforçant inutilement de réparer ses forces et de satisfaire ses désirs par des fantômes frivoles , qui ne sont que l'ombre d'aliments véritables et qui ne sauraient jamais le rassasier. »

Ensuite le don de science provoque l'appétit en notre âme en faisant luire à ses yeux les vérités les plus douces. Or , la vérité est un pain réel ; elle nourrit l'âme sans diminuer pour cela ; et plus ce don en manifeste les douceurs avec abondance, plus il excite notre appétit spirituel. Car, plus on prend une semblable nourriture, plus le désir s'en fait sentir avec vivacité. D'ailleurs ce serait en vain que nous verrions s'accroître en nous l'effusion des divines lumières , si la flamme de la céleste charité n'y croissait en même temps ; car l'amour ou la charité est un aliment dont la douceur répare les forces de notre âme. C'est ce qui fait dire à saint Bernard : « La charité est une nourriture douce et suave; elle relève ceux que la fatigue abat; elle affermit les faibles; elle réjouit les affligés ; elle rend doux le joug de la vérité et léger son fardeau (1). » Et c'est assurément dans ce festin spirituel qu'il en est ainsi.

1 De 12 grad. hum.

96

Enfin le don de science sustente de diverses manières les membres d'un tel banquet en leur offrant l'abondance délicieuse de mets variés qu'il leur montre cachés dans les secrets de la sainte théologie et qu'il leur fait goûter en les illuminant. Aussi saint Grégoire expliquant ces paroles de Job : « Vous serez enivré de délices dans le Tout-Puissant, » nous dit (1) : « Abonder de délices dans le Très-Haut , c'est se rassasier de son amour dans les festins de l'Ecriture sacrée. Nous puisons en ces festins autant de délices que nous y trouvons de sens divers utiles à notre avancement. Tantôt c'est la lettre elle-même qui nous sert de nourriture; tantôt sous ce voile l'allégorie vient réjouir notre âme jusqu'en ses profondeurs ; tantôt le sens mystique nous transporte aux lieux les plus élevés , et fait briller au milieu des ténèbres de la vie présente quelques-unes des clartés de l'éternité. »

Ces paroles indiquent que l'Ecriture nous offre une triple table où les âmes diligentes prennent, au moyen du don de science, une nourriture variée et pleine de douceur. La première table, c'est la lettre simple; la deuxième, le sens allégorique ; la troisième, le sens mystique. A la première table, les simples se nourrissent d'aliments grossiers; à la deuxième, les savants se rassasient de mets plus délicats; et à la troisième , les parfaits savourent les douceurs les plus exquises. A la première table, les simples trouvent l'affermissement de leur foi lorsqu'ils lisent les miracles de l'Ecriture, quand ils voient l'eau changée en vin,

1 Mor., l 16, c. 9.

97

Lazare ressuscité, le lépreux guéri, l'aveugle ouvrant les yeux à la lumière, etc. ; car c'est vraiment lorsque la foi est affermie par des exemples que le commun des hommes reçoit une nourriture convenable. Voilà, dit un auteur, que nous sommes assis à la table de la sainte Ecriture. Des fruits exhalant une odeur ineffable sont devant nous ; car l'arbre du genre humain, dont la racine était notre premier père, est orné d'une multitude de rameaux qui s'élèvent vers le ciel et sont chargés de fruits. Ces fruits sont les exemples pleins de délices et de suavité, les oeuvres saintes et les prédications des Prophètes, dont les parfums enivrants réjouissent chaque jour l'Eglise, notre mère.

A la seconde table se nourrissent les esprits plus élevés, comme les docteurs, et les mets qui y sont servis sont plus recherchés et plus savoureux; car le vrai pain du ciel y est promis et donné , ce pain qui renferme en soi tout ce qu'il y a de délicieux et tout ce qui peut être agréable au goût. La résurrection est promise à ceux qui le mangent; ils ont en lui l'espérance de la vie éternelle; la porte du ciel leur est ouverte; la table du festin de l'éternité se prépare pour eux ; ils se nourrissent en réalité du corps de Jésus-Christ et s'abreuvent aux eaux de sa divinité; car Jésus-Christ nous a donné en nourriture la chair dont il s'était revêtu, afin de nous inviter par là à goûter les douceurs de sa divinité. Or, tout cela fortifie l'âme et l'élève à une espérance pleine de vie; cette espérance la transporte dans l'éternité , et dès lors les peines qui peuvent l'atteindre du dehors

98

lui sont étrangères. C'est là assurément pour l'âme un festin splendide.

La troisième table est dressée pour les hommes spirituels et plus avancés dans la perfection, et elle est chargée des mets les plus suaves et les plus délicieux. La raison en est , selon Hugues, que le sens mystique est une élévation de notre âme à la contemplation des biens célestes. L'allégorie la fait monter au-dessus des simples récits de la lettre; mais la contemplation lui fait traverser les voiles de l'allégorie. Or, cette élévation parfaite , cette contemplation pure répand en nos coeurs un bonheur ineffable et nous est une nourriture délicieuse. Ce qui fait dire à saint

Grégoire (1) : « La contemplation est vraiment aimable et admirable ; c'est une douceur qui ravit notre âme au-dessus d'elle-même, lui découvre les splendeurs célestes, lui montre combien les choses de la terre sont dignes de mépris, offre à ses regards les biens spirituels et lui dérobe ceux du corps, en sorte qu'elle peut s'écrier : Je dors, et

mon coeur veille (2). Elle dort, en effet, avec un coeur éveillé alors que , s'avançant de plus en plus par sa contemplation vers les choses intérieures, elle s'éloigne davantage des oeuvres inquiètes du dehors. Sans doute le Dieu tout-puissant ne lui apparaît pas encore dans tout l'éclat de sa gloire , mais certains rayons s'en échappent et arrivent

jusqu'à elle. Elle en est fortifiée, elle marche et elle arrive enfin à la vision parfaite. » Ainsi l'âme

1 In Ezech., hom. 14. — 2 Cant., 5.

99

contemplative, soupirant après la vue sans nuage et la jouissance entière de son Bien-Aimé, et sentant ses forces augmentées, demande à être attirée de ces tables de la terre à la table glorieuse, au festin de la patrie céleste; elle s'écrie : O vous qui êtes le Bien-Aimé de mon âme, apprenez-moi où vous menez paître votre troupeau, où vous vous reposez sur le midi (1).

Saint Bernard, expliquant ce passage, nous dit (2). Remarquez avec combien de charmes l'épouse distingue, dans l'expression de ses désirs, l'amour spirituel de l'amour de la chair, alors que, voulant, désigner son époux plutôt par la tendresse de son coeur que par le nom qui lui est propre, elle l'appelle le bien-aimé de son cime, indiquant ainsi que la chair est étrangère aux sentiments dont elle est animée. Elle lui dit : Faites-moi donc connaître où vous menez paître vos troupeaux, où vous reposez sur le midi. Quand me remplirez-vous de joie par la vue de votre visage? Je chercherai , Seigneur, à le contempler, car c'est lui qui est le midi véritable. »

Ce midi de la table mystique est plus brillant de lumière, plus embrasé de chaleur que tout ce qui a précédé. Il est plus brillant de lumière parce que le Père s'y manifeste d'une manière parfaite par son Verbe, dont la splendeur est infinie; il est plus embrasé de chaleur parce que l'amour substantiel du Père, cet amour dont la charité est sans bornes, s'y

1 Cant., 1. — 2 In Cant., serm. 33.

100

livre sans réserve pour être notre bien , l'objet de nos jouissances et de nos embrassements. « Cependant, dit saint Bernard, quel que soit l'embrasement de ce midi , quelle que soit l'abondance de ses rayons durant tout le cours de cette vie mortelle (car il sera avec nous jusqu'à la consommation des siècles), sa clarté n'arrivera jamais à cette splendeur dont il brillera dans la patrie. C'est bien ici que se trouvent ses pâturages; mais il ne nous est pas donné de nous y rassasier, il n'est pas permis de s'y livrer entièrement au repos; il faut veiller à cause des dangers de la nuit. Ici la lumière n'a pas tout son éclat, le festin ne rassasie point d'une manière parfaite, et la demeure n'est pas exempte de périls. Apprenez-moi donc où vous menez paître vos troupeaux , où vous vous reposez au

vrai midi, à la splendeur sans nuage de votre lumière, à l'ardeur embrasée de votre charité infinie. O midi véritable, plénitude d'ardeur et de clarté, où le soleil s'arrête en sa course , où les ombres ont disparu, où l'eau boueuse de la terre s'est desséchée , où ses exhalaisons impures se sont

dissipées! O solstice éternel, où le jour n'ira plus en s'inclinant vers son terme ! O lumière éclatante du midi , douceurs du printemps , beauté de l'été, abondance de l'automne, repos et jouissance de l'hiver! faites-moi connaître ce lieu d'une si grande splendeur, ce lieu de paix et de plénitude, afin que je me rende digne de vous y contempler dans votre magnificence par un ravissement qui me fera

101

goûter des douceurs plus abondantes et me plongera dans un repos plus à l'abri des dangers. » C'est là la table du vrai Salomon , dont la vue n'a plus laissé à la reine de Saba rien qui appartint à la terre et l'a absorbée tout entière dans l'esprit du Seigneur.

CHAPITRE IV. De la table de la divine Ecriture et des mets qui y sont servis.

(1) Hugues de Saint-Victor, nous parlant de la table ou de la science de la divine Ecriture, exprime les mêmes idées que nous, mais dans un langage différent et peut-être plus capable de plaire. De même, dit-il, que l'homme extérieur répare ses forces à des moments déterminés , en mangeant et en buvant dans un lieu destiné à cet usage , de même l'homme intérieur se nourrit, dans le cénacle de la sainte méditation , des mets des exemples divers qui lui sont offerts et apaise sa soif par le vin de la componction. Or, dans ce cénacle, trois tables sont dressées; ce sont les trois sens de la divine Ecriture : le sens littéral, le sens des choses cachées, le sens moral. La première table est pour les simples , la deuxième pour les docteurs , la troisième pour les uns et les autres. Sur la première figure une nourriture plus commune ; sur la deuxième des aliments plus recherchés; sur la troisième

1 De claust. anim. l. 3, c. 8.

102

des mets plus suaves. La première nous offre le parfum des bons exemples, la deuxième l'amour des mystères, et la troisième la douceur des saintes moeurs. A la première Jésus-Christ rompt le pain ; à la deuxième il sert le vin , à la troisième il enseigne la vérité. Il nourrit par les miracles à la première, par les figures à la deuxième, par ses paroles à la troisième. La nourriture des miracles affermit la foi; l'accomplissement des figures fortifie l'espérance, et l'enseignement d'une vie sainte accroît la charité. En effet , la foule est véritablement nourrie lorsqu'elle voit les morts ressuscités, les lépreux guéris , les aveugles rendus à la lumière du jour. Mais la foi devient plus forte lorsque nous tenons pour assuré que Dieu est l'auteur de toutes ces merveilles. Lorsque nous croyons à la résurrection de Jésus-Christ , nous espérons aussi la nôtre. Et enfin lorsque le bon grain tombe des mains du semeur sur la terre à laquelle il est destiné, qu'arrive-t-il autre chose, sinon que l'amour de la parole sainte s'établit dans nos coeurs?

Il y a donc trois tables, et sur chacune d'elles des pains. Sur la première, Moïse offre, comme un aliment plus grossier, un pain arrosé d'huile (1), de l'huile de la dévotion ; mais à l'extérieur seulement , car la Loi n'a rien conduit à sa perfection. Cependant elle donnait un tel pain au peuple de Dieu, sortant de l'Egypte , afin de répandre en lui quelques-unes des douceurs de la piété et de soulager ses peines. A la

1 Lévit., 5.

103

deuxième table (1), Ruth nous sert un pain trempé dans le vinaigre de la Passion du Seigneur, un pain qui confère la force de souffrir avec patience toutes les adversités de la vie. En effet, dit saint Augustin, si la Passion de notre Rédempteur est bien présente à notre pensée, il n'y aura point de peine que nous ne souffrions de grand coeur, car toutes nos souffrances ne nous paraîtront rien comparées à cette Passion. A la troisième table , Jésus-Christ nous donne un pain au-dessus de toute substance, son corps et son sang; et, par cet aliment de son humanité, il nous invite à nous nourrir de sa divinité afin que l'homme mange le pain des anges, un pain renfermant en soi tout ce qu'il y a de délicieux et tout ce qui peut être agréable au goût, et par conséquent un pain propre par-dessus tout à réparer ses forces. C'est ce qui a fait dire à l'abbé de Verceil : « Il n'y a rien où notre âme trouve à se nourrir surabondamment comme dans le pain par excellence de l'Eucharistie. » Ainsi, à la première table, les fardeaux s'allègent afin de rendre plus facile la sortie de l'Egypte; à la deuxième, l'âme puise le courage nécessaire pour supporter patiemment les dangers du voyage; et à la troisième, on prend une nourriture qui est un préservatif contre la mort éternelle.

Une fois les pains placés sur ces tables , on y apporte les mets les plus variés. Les trois enfants offrent les légumes choisis par eux pour nourriture Paul , les plantes qui soutiennent sa faiblesse; Moïse ,

1 Ruth., 2.

104

des mets de diverses sortes : le miel donné par la pierre, l'huile produite par les flancs du rocher, le beurre des troupeaux , le lait des brebis, la graisse des agneaux et des béliers des enfants de Basan , les chevreaux et la fleur du froment , et les flots du vin le plus pur. Après ces premiers mets arrivent les viandes d'espèces différentes : Abel présente un agneau, Abraham un bélier, Josué une génisse , Moïse des oiseaux, et le roi de l'Evangile des taureaux mis à mort, et par là sont figurés les Pères du testament nouveau. En effet plusieurs, après avoir été engraissés avec abondance par cette douceur intérieure, s'élèvent sur les ailes de la contemplation jusqu'aux hauteurs les plus sublimes. Ensuite viennent à leur tour les poissons. Les Apôtres les apportent de la mer, Tobie du fleuve , le Lévitique des étangs, car il est écrit : Vous mangerez de tout ce qui a des nageoires, tant dans la mer que dans les rivières et les étangs (1).

Sur quoi saint Grégoire dit : « Les poissons qui ont des nageoires ont coutume de s'élancer par-dessus les eaux , et marquent ceux qui s'élèvent par la contemplation au-dessus des choses passagères de la terre: d'autres cependant sont voués à la vie active ; ceux-là doivent être pris en nourriture et incorporés à l'Eglise, parce qu'ils sont purs. » Mais Hugues nous donne une autre explication : « Les poissons de la mer, dit-il , sont les hommes du siècle , car ils vivent au milieu des flots d'une mer immense; les poissons du fleuve sont les docteurs dont le zèle répand sans cesse la

1 Lév., 11.

105

lumière sur les autres; les poissons de l'étang sont les religieux vivant dans la retraite et la paix, ou bien tous ceux qui ont été lavés dans les eaux du baptême: aussi doivent-ils être pris en nourriture et unis au corps de l'Eglise.

A ces mets le don de science joint en quantité égale des vins propres à désaltérer, car ce don étant répandu en nous par l'Esprit-Saint , fait briller à nos veux la connaissance des vérités de l'Ecriture, et après nous les avoir fait connaître , il nous les fait aimer. Or, la connaissance est une nourriture et l'amour un breuvage. La connaissance nourrit de plusieurs manières, car, dit saint Grégoire, nous trouvons dans les paroles des saints Livres autant de mets délicieux que nous y découvrons de sens utiles à notre avancement spirituel. Mais à mesure que la connaissance croît en nous , l'amour doit y croître également , car l'abondance des célestes lumières serait sans utilité si la flamme du divin amour qui enivre et réjouit les coeurs n'y brûlait avec une activité semblable.

« L'Ecriture sacrée, nous dit encore saint Grégoire, est quelquefois une nourriture , quelquefois un breuvage. Elle est une nourriture dans les endroits les plus obscurs, car alors on la rompt en l'expliquant et on l'avale comme en la broyant; elle est un breuvage dans les passages les plus clairs , parce qu'on l'y absorbe sans difficulté comme elle se présente. »

Ainsi , dans ce festin , ce n'est pas assez des vins

1 Mor., l. 1, c. 8.

106

choisis d'Assuérus , des vins cachés de l'Épouse , des vins exquis du Psalmiste; les vins sont en nombre égal aux mets divers qu'on y voit figurer; car, dit Origène, on ne se rassasie que d'une manière imparfaite , et le festin n'offre pas une joie entière si le vin n'y est joint à la nourriture.

Richard de Saint-Victor, parlant de ce banquet de l'âme , s'écrie : « Oh ! quel festin est celui dont Jésus-Christ est le ministre et l'Esprit-Saint l'échanson ! « C'est le Sauveur qui apporte les mets divers , car il envoie sa pace comme autant de morceaux de pain (1) destinés à nourrir et à engraisser la terre. C'est l'Esprit-Saint qui présente la boisson nécessaire à calmer la soif , car il fera sentir son souffle et aussitôt les eaux vives qui portent la vie en elles couleront avec abondance. » La raison de ces attributions du Fils et du Saint-Esprit peut être qu'il n'y a point de parole parfaite si elle n'est une connaissance accompagnée d'amour. Or, le Verbe éternel est une connaissance qui découvre à nos yeux son Père , et nous enseigne en même temps toute vérité, car il illumine tout homme venant en ce monde, et la vérité est la douce nourriture des âmes. Il est donc juste de regarder le Fils comme celui qui nous nourrit en ce festin. Mais l'amour accompagne la connaissance ; cet amour est un et spirituel ; il répare les forces de l'âme et l'enivre : et d'un autre côté , on attribue l'amour à l'Esprit-Saint. C'est donc à lui qu'il appartient de nous abreuver d'un vin tout spirituel , et de

1 Ps. 147.

107

nous jeter dans une douce ivresse en ce banquet sacré.

Maintenant que la charité soit par excellence le vin de nos âmes, c'est ce que nous enseigne Hugues (1) : « La charité , dit-il , est semblable au vin , elle en a les effets. Car le vin rend ceux qu'il enivre pétulants de joie , pleins d'audace et de force , sujets à l'oubli et en quelque sorte insensibles. Ainsi la charité, purifiant nos coeurs, les remplit de joie. Ensuite elle les rend audacieux lorsque , par la pureté de la conscience, elle leur donne la confiance. Elle accroît leurs forces , car, selon l’Ecriture , celui qui se confie dans le Seigneur est fort comme un lion (2). Elle produit l'oubli parce qu'en attirant notre intention vers les désirs éternels , elle arrache entièrement de notre mémoire le souvenir des biens passagers. Enfin elle nous rend insensibles , car une fois que notre âme a été intimement pénétrée de sa douceur intérieure , tout ce qui s'offre au-dehors à notre amour nous inspire le mépris et ne semble plus nous toucher. » Nous parlerons encore de cette ivresse au septième don.

Que personne ne dédaigne les exemples cités en ce chapitre , car le don de science nous manifeste la splendeur de ses divins raisons dans toutes les choses sensibles. Et non-seulement les signes sensibles de l'Ecriture servent à cela, dit saint Denis , mais le monde entier, dans chacune de ses parties , nous offre comme autant de voit qui nous annoncent les choses

1 De Arc. mor., l. 4. — 2 Prov. 28.

108

invisibles de la Divinité, selon cette parole de l'Apôtre : Ce qui est invisible en Dieu est devenu visible depuis la création du monde par la connaissance que les créatures nous en donnent (1). Mais ces rayons ne répandent point leurs lumières pour les hommes d'iniquité ; ceux-là seuls en jouissent , qui , pleins de zèle pour leur propre sanctification , recherchent avec ardeur la vraie sagesse dans les signes sacrés des objets matériels , laissent de côté toute explication insensée et de pure imagination, et passent par l'intelligence de la pure vérité , par l'amour du bien réel et le don de science , à la contemplation de la vérité simple et sans nuage. Que le Seigneur daigne nous y faire parvenir, lui qui est le Dieu béni dans tous les siècles. Ainsi soit-il.

1 Rom., 1.

109

Source

Publicité
Publicité
28 octobre 2017

EPREUVES, ÉCHECS, DIEU M'A-T-IL OUBLIÉ ? PÈRE NICOLAS BUTTET

Epreuves, échecs : Dieu m'a t il oublié ? Père Nicolas Buttet (1/5)

 

27 octobre 2017

L'APPEL À LA MISSION

Mais ? Seigneur, pourquoi moi ? Trop ceci, pas assez cela et puis ci et ça... Quand l'Eglise appelle et qu'on se sent indigue, incapable, quand le Seigneur met le doigt là où ça fait mal, avec tant d'amour et de douceur... Prier, discerner, lui présenter tout ce qui freine, tout ce qui bloque, tout ce qui fait mal, peur, honte Désirer lui dire oui et lui faire confiance..

Dieu appelle chacun de nous... avec ses imperfections. Extrait d'une conférence du père Nicolas Buttet à Paray-le-Monial. :

Is 43, 2.18-19

Quand tu traverseras les eaux, je serai avec toi, les fleuves ne te submergeront pas. Quand tu marcheras au milieu du feu, tu ne te brûleras pas, la flamme ne te consumera pas.

Ne faites plus mémoire des événements passés, ne songez plus aux choses d’autrefois.

Voici que je fais une chose nouvelle : elle germe déjà, ne la voyez-vous pas ? Oui, je vais faire passer un chemin dans le désert, des fleuves dans les lieux arides.

21 octobre 2017

DONNE-MOI À BOIRE

http://www.trilogies.org/sites/default/files/contenu/desert_samaritaine_0.jpg

01 Les pharisiens avaient entendu dire que Jésus faisait plus de disciples que Jean et qu’il en baptisait davantage. Jésus lui-même en eut connaissance.

02 – À vrai dire, ce n’était pas Jésus en personne qui baptisait, mais ses disciples.

03 Dès lors, il quitta la Judée pour retourner en Galilée.

04 Or, il lui fallait traverser la Samarie.

05 Il arrive donc à une ville de Samarie, appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph.

06 Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s’était donc assis près de la source. C’était la sixième heure, environ midi.

07 Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. »

08 – En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter des provisions.

09 La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? » – En effet, les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains.

10 Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : “Donne-moi à boire”, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. »

11 Elle lui dit : « Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond. D’où as-tu donc cette eau vive ?

12 Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? »

13 Jésus lui répondit : « Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif ;

14 mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle. »

15 La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir ici pour puiser. »

16 Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari, et reviens. »

17 La femme répliqua : « Je n’ai pas de mari. » Jésus reprit : « Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari :

18 des maris, tu en as eu cinq, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari ; là, tu dis vrai. »

19 La femme lui dit : « Seigneur, je vois que tu es un prophète !...

20 Eh bien ! Nos pères ont adoré sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. »

21 Jésus lui dit : « Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père.

22 Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs.

23 Mais l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père.

24 Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. »

25 La femme lui dit : « Je sais qu’il vient, le Messie, celui qu’on appelle Christ. Quand il viendra, c’est lui qui nous fera connaître toutes choses. »

26 Jésus lui dit : « Je le suis, moi qui te parle. »

"Source" Jn 4, 1-26

17 octobre 2017

SAINTE MARGUERITE-MARIE ALACOQUE ET LE SACRÉ COEUR DE JÉSUS

" Je prépare à la France un déluge de grâces lorsqu’elle sera consacrée à mon divin coeur. "

Voici les mots prononcés par Sainte Marguerite-Marie Alacoque afin de propager la dévotion au Sacré-Cœur.

A l’âge de 24 ans, après avoir visité plusieurs couvents, elle entre au monastère de La Visitation à Paray-le-Monial où elle explique qu’une voix lui a dit « C’est ici que je te veux ».

Le 27 décembre 1673, elle reçoit sa première « grande » apparition du Cœur Sacré de Jésus. Alors qu’elle se tient devant le Saint Sacrement, Jésus-Christ lui montre son cœur couronné d’épines et surmonté d’une croix.

Jésus veut faire connaître son Cœur, avec tous les trésors d’amour, de grâce, de miséricorde, de sanctification et de salut [ voyez ici les 12 promesses du Sacré Cœur ].

Pour cela, il faut absolument porter et exposer l’image du divin Cœur sur soi, pour y imprimer son amour, le remplir de ses dons, y détruire toutes les mouvances négatives.

C’est parce qu’il veut notre cœur que Jésus montre Son Cœur !

Vous aussi, ouvrez votre cœur
à Notre Seigneur et accueillez le Sien près du vôtre.
Confiez-lui vos espérances en toute confiance,
en toute humilité et avec tout votre amour !

voici pour vous l'image du Sacré-coeur, à porter auprès de vous.

Source : Alliance divine miséricorde

Publicité
Publicité
15 octobre 2017

LES INVITÉS AU FESTIN DES NOCES DE L'AGNEAU

Lectures de la messe AELF

Première lecture

« Le Seigneur préparera un festin ; il essuiera les larmes sur tous les visages » (Is 25, 6-10a)

Lecture du livre du prophète Isaïe

    Le Seigneur de l’univers
préparera pour tous les peuples, sur sa montagne,
un festin de viandes grasses et de vins capiteux,
un festin de viandes succulentes et de vins décantés.
    Sur cette montagne, il fera disparaître
le voile de deuil qui enveloppe tous les peuples
et le linceul qui couvre toutes les nations.
    Il fera disparaître la mort pour toujours.
Le Seigneur Dieu essuiera les larmes sur tous les visages,
et par toute la terre il effacera l’humiliation de son peuple.
Le Seigneur a parlé.

    Et ce jour-là, on dira :
« Voici notre Dieu,
en lui nous espérions, et il nous a sauvés ;
c’est lui le Seigneur,
en lui nous espérions ;
exultons, réjouissons-nous :
il nous a sauvés ! »
    Car la main du Seigneur
reposera sur cette montagne.

    – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 22 (23), 1-2ab, 2c-3, 4, 5, 6)

R/ J’habiterai la maison du Seigneur
pour la durée de mes jours.
(Ps 22, 6cd)

Le Seigneur est mon berger :
je ne manque de rien.
Sur des prés d’herbe fraîche,
il me fait reposer.

Il me mène vers les eaux tranquilles
et me fait revivre ;
il me conduit par le juste chemin
pour l’honneur de son nom.

Si je traverse les ravins de la mort,
je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi,
ton bâton me guide et me rassure.

Tu prépares la table pour moi
devant mes ennemis ;
tu répands le parfum sur ma tête,
ma coupe est débordante.

Grâce et bonheur m’accompagnent
tous les jours de ma vie ;
j’habiterai la maison du Seigneur
pour la durée de mes jours.

Deuxième lecture

« Je peux tout en celui qui me donne la force » (Ph 4, 12-14.19-20)

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens

Frères,
    je sais vivre de peu,
je sais aussi être dans l’abondance.
J’ai été formé à tout et pour tout :
à être rassasié et à souffrir la faim,
à être dans l’abondance et dans les privations.   
Je peux tout
en celui qui me donne la force.
    Cependant, vous avez bien fait de vous montrer solidaires
quand j’étais dans la gêne.
    Et mon Dieu comblera tous vos besoins selon sa richesse,
magnifiquement,
dans le Christ Jésus.

    Gloire à Dieu notre Père
pour les siècles des siècles. Amen.

    – Parole du Seigneur.

Évangile

« Tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce » (Mt 22, 1-14)

Alléluia. Alléluia.
Que le Père de notre Seigneur Jésus Christ
ouvre à sa lumière les yeux de notre cœur,
pour que nous percevions l’espérance que donne son appel.
Alléluia. (cf. Ep 1, 17-18)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
    Jésus se mit de nouveau à parler
aux grands prêtres et aux pharisiens,
et il leur dit en paraboles :
    « Le royaume des Cieux est comparable
à un roi qui célébra les noces de son fils.
    Il envoya ses serviteurs appeler à la noce les invités,
mais ceux-ci ne voulaient pas venir.
    Il envoya encore d’autres serviteurs dire aux invités :
‘Voilà : j’ai préparé mon banquet,
mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ;
tout est prêt : venez à la noce.’
    Mais ils n’en tinrent aucun compte et s’en allèrent,
l’un à son champ, l’autre à son commerce ;
    les autres empoignèrent les serviteurs,
les maltraitèrent et les tuèrent.
    Le roi se mit en colère,
il envoya ses troupes,
fit périr les meurtriers
et incendia leur ville.
    Alors il dit à ses serviteurs :
‘Le repas de noce est prêt,
mais les invités n’en étaient pas dignes.
    Allez donc aux croisées des chemins :
tous ceux que vous trouverez,
invitez-les à la noce.’
    Les serviteurs allèrent sur les chemins,
rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent,
les mauvais comme les bons,
et la salle de noce fut remplie de convives.
    Le roi entra pour examiner les convives,
et là il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce.
    Il lui dit :
‘Mon ami, comment es-tu entré ici,
sans avoir le vêtement de noce ?’
L’autre garda le silence.
    Alors le roi dit aux serviteurs :
‘Jetez-le, pieds et poings liés,
dans les ténèbres du dehors ;
là, il y aura des pleurs et des grincements de dents.’

    Car beaucoup sont appelés,
mais peu sont élus. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

 

OU LECTURE BREVE

Évangile

« Tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce » (Mt 22, 1-10)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
    Jésus se mit de nouveau à parler
aux grands prêtres et aux pharisiens,
et il leur dit en paraboles :
    « Le royaume des Cieux est comparable
à un roi qui célébra les noces de son fils.
    Il envoya ses serviteurs appeler à la noce les invités,
mais ceux-ci ne voulaient pas venir.
    Il envoya encore d’autres serviteurs dire aux invités :
‘Voilà : j’ai préparé mon banquet,
mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ;
tout est prêt : venez à la noce.’
    Mais ils n’en tinrent aucun compte et s’en allèrent,
l’un à son champ, l’autre à son commerce ;
    les autres empoignèrent les serviteurs,
les maltraitèrent et les tuèrent.
    Le roi se mit en colère,
il envoya ses troupes,
fit périr les meurtriers
et incendia leur ville.
    Alors il dit à ses serviteurs :
‘Le repas de noce est prêt,
mais les invités n’en étaient pas dignes.
    Allez donc aux croisées des chemins :
tous ceux que vous trouverez,
invitez-les à la noce.’
    Les serviteurs allèrent sur les chemins,
rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent,
les mauvais comme les bons,
et la salle de noce fut remplie de convives.

    – Acclamons la Parole de Dieu.

Enregistrer

12 octobre 2017

LES BÉNÉDICTINES DE SAINTE CÉCILE DE SOLESMES

15 septembre 2017

CHAPELET DE NOTRE DAME DES SEPT DOULEURS

Le chapelet des sept douleurs selon la spécificité de Kibeho

(...) Jours où il faut le réciter particulièrement :

Durant les apparitions du 31 mai 1982, Marie a demandé que ce chapelet soit récité particulièrement les jours suivants[2] :

- Les mardis,

- Les vendredis,

- Durant le carême,

- La veille des fêtes de Jésus qui nous rappellent sa passion, en particulier le 14 et 15 septembre. (...)

14 septembre 2017

FÊTE DE LA CROIX GLORIEUSE

Évangile

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 3,13-17) Aelf

Nul n'est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme. De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé, afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle.

Homélie

Le symbole du serpent de bronze

Homélie de saint Bède le Vénérable (+ 735)

Homélie, livre II, 18, CCL 122, 315-317

De même que le serpent fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé, afin que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais obtienne la vie éternelle (Jn 3,14). Avec sa science admirable de la divine doctrine, le Seigneur fait découvrir au docteur de la loi mosaïque le sens spirituel de cette même loi. Évoquant une ancienne histoire, il montre avec exactitude qu'elle annonçait symboliquement sa passion et notre salut.

Le livre des Nombres raconte, en effet, que les Israélites, accablés par la longue et pénible marche au désert, murmurèrent contre le Seigneur et contre Moïse. Aussi le Seigneur envoya-t-il contre eux des serpents brûlants. Couverts de blessures - et beaucoup en mouraient - ils crièrent vers Moïse et celui-ci pria pour eux. Alors, le Seigneur lui ordonna de fabriquer un serpent de bronze et de l'exposer pour qu'il serve de signe. Il ajouta: Ceux que les serpents ont mordus le regarderont et ils auront la vie (Nb 21,8). Et cela se passa comme il l'avait dit.

Ainsi, les blessures provoquées par les serpents brûlants sont les poisons et les brûlures des vices qui, en frappant l'âme, causent sa mort spirituelle. Il convenait aussi que ceux qui murmuraient contre le Seigneur soient abattus par les morsures des serpents, pour que le châtiment extérieur leur fasse reconnaître tous les dégâts spirituels causés par leurs murmures.

Quant au serpent de bronze élevé pour guérir les morsures de ceux qui le regardaient, il représente notre Rédempteur dans sa passion sur la croix, car seule la foi en lui remporte la victoire sur le Règne du péché et de la mort. Et vraiment, les péchés qui mènent l'âme et le corps à leur perte sont représentés à juste titre par des serpents qui sont, en effet, habiles à donner la mort par leur morsure brûlante et venimeuse. En outre, un serpent persuada nos premiers parents encore immortels de commettre le péché qui les a assujettis à la mort.

Le Seigneur venu avec une chair semblable à celle du péché (Rm 8,3) est figuré avec raison par un serpent de bronze. Car, tout en possédant une forme semblable aux serpents brûlants, le serpent de bronze ne contenait dans ses membres absolument aucun poison brûlant et nuisible; bien plus, après qu'on l'eut élevé, il guérissait les hommes mordus par les serpents. Et de la même façon, en vérité, le Rédempteur des hommes a revêtu, non la chair du péché, mais une chair semblable à celle du péché, et il a souffert en elle la mort de la croix afin de libérer ceux qui croient en lui, de tout péché et aussi de la mort même.

C'est pourquoi il dit: De même que le serpent fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé. Aussi bien, ceux qui regardaient le serpent de bronze élevé pour servir de signe, étaient-ils protégés pour un temps de la mort temporelle et guéris de la blessure infligée par la morsure des serpents. Et, de la même façon, ceux qui regardent le mystère de la passion du Seigneur en mettant en lui leur foi, en le confessant et en l'imitant sincèrement, sont-ils sauvés pour toujours de toute espèce de mort, corporelle aussi bien que spirituelle, encourue pour leurs péchés.

Voilà pourquoi il ajoute avec raison: afin que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais obtienne la vie éternelle. Du moins le sens de cette parole est-il clair: celui qui croit dans le Christ échappe non seulement aux châtiments de l'enfer, mais il reçoit encore la vie éternelle. La différence entre la figure et la réalité réside dans le fait que celle-là prolongeait la vie temporelle tandis que celle-ci fait don de la vie qui durera toujours.

Quant à nous, nous devons faire en sorte que les bonnes pensées conçues par notre esprit se traduisent en actes méritoires, de sorte que nous pourrons, en confessant la vraie foi et en menant une existence pleine de piété et de sagesse, mériter de parvenir à la plénitude de vie qui nous est promise.

Source

***

Fête de la Croix glorieuse - Carmel

26 août 2017

TRANSFORMATION

 

Transformation

Fr Jean-Baptiste
Temps liturgique :
Dans la liturgie eucharistique : Offertoire  
Circonstances : Adoration


***

Par amour, ô Jésus, tu te donnes tout entier ;
dans cet amour, tu viens me transformer.
Même la mort fait place à la vie ;
en moi se lève ta Résurrection.

C1.Fais-nous devenir Seigneur des hommes
de la vérité et du droit, des hommes de bonté,
des hommes du pardon, rayonnants de ta miséricorde

C2.Qui pourrait bien nous sauver, Seigneur ?
Qui pourrait bien nous sauver sinon l'amour ?
sinon Toi, Seigneur, qui es amour ?

Source

Publicité
Publicité
Publicité
Y'A UNE ROUTE... Il y a dans le cœur de chaque homme un vide en forme de Dieu, et nul autre que Lui ne peut le combler. Pascal

"Venez à Moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et Moi je vous soulagerai" (Mt 11, 28) *** "La foi c'est l'intelligence éclairée par l'amour." Simone Weil
Voir le profil de ucem sur le portail Canalblog

Archives
Visiteurs
Depuis la création 214 910
Publicité